Le Cosmicisme de l’Infini (lettre de plus de 25 pages du 30/10/1929 à J.F.
Morton, Lyre Press op. cité). Malgré le titre pompeux choisi par l’auteur, ce long texte
est un nouveau plaidoyer matérialiste de base : il évoque … « un cosmos dans lequel il n’y a pas la
plus petite parcelle de probabilité qu’il existe une conscience directrice, un
ensemble de valeurs absolues ou un aspect « spirituel ». Mais ce
qui est intéressant ici, c’est la couleur qu’il donne à son matérialisme, celle
de l’indifférentisme. Il ne s’agit
aucunement de pessimisme, mais de la conclusion naturelle à laquelle on arrive
quand on a compris que la vie n’a pas de but et que toute idée d’un progrès
collectif est totalement absurde. Lovecraft est à l’opposé d’un Hegel, qui voit
une « montée de l’esprit dans l’histoire », mais plutôt tenant d’une
histoire cyclique qui n’en finit plus de boucler sur elle-même. La civilisation
actuelle s’oriente vers un monde de grand confort qui étouffera progressivement
la culture. Ce monde s’effondrera soit par ennui, soit par une conquête venant
de l’extérieur ( ?). Et la machine repartira sur une base nomade/pastoral,
avec de vieilles femmes qui raconteront d’étranges légendes à propos des ruines
de béton des ponts et des immeubles de ce que furent des villes, ou encore au
sujet des « restes » du Sphinx d’Égypte ou des temples de Pétra. On
aura droit bien sûr également dans cette confession à une critique en règle du
christianisme qu’il qualifie de secte sémite abêtissante et une envolée
nostalgique pour les virils vikings/teutons qui furent les fondateurs de la
civilisation.
A
noter qu’il envoie à F.M. Morton avec ce même courrier un poème se déroulant en
Afrique, L’Avant-Poste.
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