Ramsey
Campbell nous présente la très étrange correspondance
de Cameron Thaddeus Nash (in Les
Chroniques de Cthulhu, anthologie dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans
Détour, 2017), . Un document récupéré par August Derleth
en 1968 qui devait être publié dans l’Arkham
Collector, puis, Derleth changeant d’avis, dans un essai de Campbell sur
HPL. Le projet n’a pas abouti, les originaux ont été perdus, mais heureusement
le narrateur en avait gardé une copie. Il s’agit d’un échange entre un
admirateur anglais, Nash, et le Maître de Providence, le premier, béat d’admiration,
se présentant comme un grand rêveur qui se propose de soumettre au second les
textes tirés de ses excursions oniriques. Lovecraft, comme à l’accoutumée, fera
son travail consciencieusement, suggérant ici un nouveau titre plus percutant,
là une révision complète. Il s’engage de surcroît à essayer de placer la prose
de Nash auprès de Weird Tales. Mais l’interlocuteur
anglais supporte mal les modifications et piaffe d’impatience de voir publier
ses écrits. Le ton se gâte, Nash devient de plus en plus agressif et commence à
injurier Lovecraft, le traitant de noms d’oiseaux (Lovecrotte !) tout en
critiquant sévèrement ses nouvelles. Il estime être un rêveur hors pair,
Lovecraft ne lui arrivant pas à la cheville et le menace de lui envoyer sa
photo afin que notre écrivain puisse mesurer comment ses voyages dans les
Contrées du Rêve ont pu le transformer. Ce qu’il finira par faire et, peu avant
l’aube du 15 mars 1937, Providence sera réveillé par un hurlement effrayant
provenant de la maison de Lovecraft. On y trouvera la photo d’un visage dont il
manque le bas, remplacé par un vide étoilé.
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