La
Petite Bouteille de verre (1896, in H.P. Lovecraft ; Juvelina, The little glas bottle, Necronomicon Press, 1984). Une curiosité
puisqu’il s’agit du premier texte retrouvé de Lovecraft, alors qu’il avait 6
ans. Un texte naïf qui raconte d’histoire d’un capitaine qui découvre une
bouteille renfermant une carte au trésor. Il se précipite sur les lieux, au
large de l’Australie, et trouve une autre bouteille dans laquelle un nouveau
message avoue qu’il s’agit d’une farce. Mais le mystificateur ne manque pas
d’élégance puisqu’est joint à la bouteille un coffret contenant quelques
dollars pour le dédommager de ses frais. Cette mini-nouvelle est illustrée par
ladite carte au trésor !
e
La
caverne secrète ou l’aventure de John Lee (1898, in H.P. Lovecraft ; Juvelina, The Secret Cave or John Lee’ Adventure, Necronomicon
Press, 1984). Un récit toujours très naïf, mais qui commence à se colorer de
noir. Un petit garçon de 10 ans, John, est laissé seul avec sa petite sœur
Alice de 2 ans, le temps que les parents puissent aller faire leurs courses.
Ils descendent dans la cave de la maison, dégagent une entrée et se retrouvent
dans l’eau. Une barque est à portée de main. Il agrippe sa sœur qui tient un
coffret, mais hélas, elle succombe à la noyade. Dans le coffret, il trouve de
gros morceaux d’or, de quoi payer
n’importe quoi mais pas la mort de sa sœur.
Les lovecraftologues avisés verront dans cette
nouvelle poindre la fascination qu’exerceront les caves, grottes et autres
gouffres dans la production ultérieure.
:
Le
mystère du cimetière ou la revanche d’un mort (1898, in H.P. Lovecraft ;
Juvelina, The Mystery of the Graveyard or
a Dead’s Man Revenge, Necronomicon Press, 1984). Sous-titrée « une
histoire policière », cette petite nouvelle se présente de façon structurée,
comme un roman découpé en chapitres. Il y est question de l’enterrement d’un
certain Joseph Burns qui, dans ses dernières volontés, avait demandé au pasteur
Dobson de placer sur son cercueil, à l’endroit indiqué par un A, une petite
boule en or. Ce qui fut fait avec comme conséquence de faire disparaître le dit
pasteur. Suit une histoire embrouillée de demande de rançon. Mais ce qui est
intéressant, à l’instar de la nouvelle précédente, c’est l’omniprésence du
thème de la cave. En plaçant la boule en or, l’officiant tomba dans une pièce
magnifiquement éclairée où il survécu avant d’être délivré.
Z
Le
Vaisseau Mystérieux (1902, in H.P. Lovecraft ; Juvelina, The Mysterious Ship, Necronomicon Press, 1984). Un autre petit
texte découpé en chapitres comme un roman et que Lovecraft avait fait relier
sous forme de booklet avec la mention « Royal Press 1902 ». Il s’agit
du récit du périple d’une mystérieuse frégate qui, à chaque fois qu’elle
accoste, provoque la disparition d’un indigène. Ceux-ci se retrouvent cantonnés
au pôle Nord où nous apprenons qu’il
existe un vaste continent composé de terres volcaniques, dont une partie
seulement est ouverte aux explorateurs. On l’appelle le « No-Mans
Land ». La critique érudite verra bien sûr dans ce petit texte les
prémices des Montagnes Hallucinées et
l’influence des Aventures d’Arthur Gordon
Pym, l’auteur ayant découvert Poe à l’âge de 4 ans.
D
La
bête de la caverne (1905, in H.P. Lovecraft ; Juvelina, The Beast in the Cave, Necronomicon Press, 1984). Lovecraft a
désormais 15 ans et commence à écrire du « lovecraft » ! Un
style maîtrisé et une technique du développement du récit qui fera la
« marque de fabrique » de l’auteur ; on instille la terreur à
petite dose pour arriver à une chute qui ne manquera pas de dérouter le
lecteur. Il s’agit du récit d’un jeune étudiant (en philosophie !) qui
part avec un groupe explorer la Caverne du Mammouth. Il s’égare, les batteries
de sa torche s’épuisent, et seul dans le noir, il commence à percevoir les
bruits d’une créature inquiétante qui s’approche. Pour se défendre, il lui
projette des pierres alors que la caverne s’éclaire ; le guide a retrouvé
sa trace. A l’examen du cadavre du monstre, il s’avère que ce fut un homme
horriblement transformé par une vie passée dans l’obscurité.
On retrouve encore à nouveau dans ce texte de
jeunesse la thématique de la cave/grotte. Et apparaît pour la première fois l’anti-héros
cher à HPL, à savoir doté d’un profil marqué d’intellectuel.
:
L’Alchimiste
(1908, The
Alchemist in United Amateur, 1916 ; Necronomicon Press, 1984). Antoine, Comte
de C., vit avec son majordome dans un vieux château délabré. Il est le dernier
survivant d’une lignée frappée par un étrange malédiction. Résidait dans le domaine
un inquiétant sorcier que l’un de ses ancêtres a tué. Et le fils de ce mage,
Charles, a lancé à l’ancêtre d’Antoine la malédiction suivante : tous les
rejetons de sa lignée périront à l’âge de 32 ans, âge du meurtrier au moment de
son forfait. En commençant bien sûr par lui-même ! Et la prophétie de se
dérouler jusqu’à nos jours. Antoine plonge dans les sciences occultes, pour
tenter de trouver une parade au sort. En vain. Le jour venu, il cherche à
s’échapper par les caves du manoir et, forçant une porte branlante, pénètre
dans un laboratoire alchimique où vit une créature repoussante qui l’agresse
violemment. Il réussit à la neutraliser alors que celle-ci, dans son dernier
souffle, lui déclare être Charles. Il a survécu pendant six cent ans pour assouvir
sa vengeance.
La nouvelle, comme la précédente, est bien ficelée
et après les caves, les grottes, les pôles, ce sont aux manuscrits d’occultisme
de faire leur apparition. Un ingrédient qui deviendra essentiel dans la fiction
lovecraftienne.
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