Dans Tentante Providence (in Les Chroniques de Cthulhu, anthologie
dirigée par S.T. Joshi, Bragelonne/Sans Détour, 2017), Jonathan Thomas met en scène l’artiste Justin
qui revient à Providence après une absence de 30 ans. Il n’a pas pu refuser une
exposition de ses photographies organisée par l’Université Brown où il a fait
ses études, et notamment rédigé un mémoire sur Lovecraft. Un Lovecraft que le
hantait puisqu’il avait cru rencontrer son fantôme alors qu’il était gardien de
nuit sur le campus afin de financer ses études.
Il retrouve un Providence qu’il
a du mal à reconnaître. La maison de Lovecraft a été « déménagée »
pour faire place au développement tentaculaire de l’Université. Beaucoup de
vieilles maisons ont disparu et les bistrots de sa jeunesse ont fait place à
des fast food. Son pèlerinage est empreint de nostalgie et de boulimie :
burgers, pizzas et sandwichs ont du mal à remplir son estomac ! Lors d’une
pérégrination nocturne sur les lieux de Celui
qui hantait les ténèbres, il rencontre à nouveau le Maître dans un petit
square où se dressait, avant d’ère rasée, l’église de la nouvelle. Il croit voir encore Lovecraft dans l’arrière-boutique
désaffectée d’un ancien glacier. L’écrivain est en grande conversation avec une
bande de jeunes chevelus qui semblent lui faire signe. De retour à l’Université,
il aura un violent conflit avec Palazzo, responsable de l’exposition, qui
refuse obstinément de lui rembourser ses frais de déplacement. Le plafond de la
galerie s’ouvrira sur l’espace vide où une créature extraterrestre s’agite et
plonge ses tentacules. On ne retrouvera que la perruque de l’organisateur,
Justin prenant ses jambes à son cou pour quitter au plus vite la maléfique
Providence.
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