L'Abbé Gilles Semenou a retrouvé hier soir son ami Henry Lincoln à l'Hostellerie de l'Evêché à Alet-les-Bains.
Mais sa présence parmi nous était surtout motivée par Nicolas Pavillon, évêque janséniste en pays cathare, qui était l'objet de la conférence de jeudi soir organisée par l'APARC/ODS/ARTBS. Gilles Semenou est un érudit fin connaisseur de cette personnalité à laquelle il a d'ailleurs consacré un livre.
- le bienfaiteur social, très attaché à ses ouailles et toujours prêt à aider les plus démunis.
- le rénovateur doctrinaire, auteur d'un fameux "abrégé de la doctrine chrétienne" et d'un "rituel romain"
- mais aussi un personnage intransigeant, flirtant volontiers avec les thèses jansénistes et déclenchant de nombreuses polémiques par son intransigeance.
L'abbé Sémenou nous confiera du reste qu'il n'aurait pas aimé travailler avec lui !
Reprenons ici la conclusion du conférencier, prononcée avec chaleur et passion :
"Pavillon, un homme qui se
voulait libre. De fait, Nicolas Pavillon se montra, toute sa vie, ou du moins
depuis sa nomination à l’évêché d’Alet à quarante ans, un homme libre. Rien
chez lui qui rappela jamais le courtisan.
Nicolas Pavillon, un prélat
indépendant, c’est le titre de la magistrale étude sous la plume d’Etienne
Déjean. Voilà qui nous agrée, à nous, gens du Midi. Nous aimons, qui le niera,
braver l’autorité ! Que l’on parte du Moyen Age, jusqu’aux luttes
politiques du début du siècle, il est patent que ce pays, sans aller jusqu’aux
slogans d’une Occitanie libre, n’aime pas ce qui évoque trop la centralisation venue
depuis Paris. S’agit-il, inscrites dans nos gènes, de lointaines réminiscences
d’un peuple fauché au XIII° siècle par une Croisade, celle des gens
du Nord ? Parler de Pays Cathare n’est-ce pas simplement faire montre d’un
état d’esprit ? Ainsi, quoiqu’il en soit de l’anachronisme de
l’expression, évoquer la figure de Nicolas Pavillon sous les traits d’un « évêque
janséniste en Pays Cathare », n’est-ce pas suggérer que l’esprit
indépendant et farouchement libre, frondeur même, de Pavillon - pourtant un
parisien - put acquérir sa pleine stature en rencontrant notre Midi ?"
Merci à Gilles Sémenou pour une soirée qui a ravi un public nombreux et attentif.
Et comme à l'accoutumée, faut-il le préciser, dans un bel esprit de convivialité.
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