mercredi 10 mai 2023

DAVID NADEAU PARLE DE GRASSET D'ORCET

 

 
Limousin Espalier a écrit ce qui demeure sans doute jusqu’à ce jour l’ouvrage de référence au sujet de l’œuvre et de la pensée de Claude Sosthène Grasset d’Orcet. Les problèmes posés par la méthode d’interprétation développée par cet aventurier et mystificateur sont clairement identifiés: l’arbitraire de la lecture d’un rébus, les informations trop précises et élaborées pour apparaître comme le résultat de la seule étude, l’absence très fréquente de sources, le manque d’explications et de preuves irréfutables…
L’auteur souligne le fait que l’alchimiste Fulcanelli, qui aurait connu Grasset d’Orcet, apporte "une clef supplémentaire à la lecture du grimoire", non mentionnée par son prédécesseur dont il se réclame ouvertement, soit l’usage des "voyelles permutantes".
Des indices quant aux sources mystérieuses de Grasset d’Orcet pourraient être trouvés dans son environnement familial et chez ses proches. Lui-même mentionne brièvement une transmission de type compagnonnique, qu’il a reçu lors de son voyage à Chypre. Joseph Grasset d’Orcet, son père, aurait appartenu à la Charbonnerie ou la Fenderie; c’était le cousin de Jean-Joseph Mounier, un Pair Lanterné selon Espalier. Il y avait des franc-maçons dans sa famille, comme le grand-oncle Jean-Baptiste Lacoste. Dans "La préface du Songe de Poliphile", Grasset d’Orcet qualifie le baron Cerfbeer de Medelsheim, frère de la femme de son grand-oncle maternel, de "Lumière du Grimoire".
Le Marquis de Saulcy, initié au Rite Écossais Ancien et Accepté et archéologue, devient l’ami et le protecteur de Grasset d’Orcet. Grasset d’Orcet s’était enrôlé dans une compagnie de la dixième légion, commandée par le Marquis de Saulcy, lors des événements de juin 1848. Notons que ce dernier, par ailleurs dénoncé par Jean Baylot comme maçon progressiste, était aussi connaisseur de la franc-maçonnerie druse.
Le commandant du Génie François Levet, avec qui Grasset d’Orcet a entretenu une vaste correspondance aujourd’hui disparue, était un franc-maçon du Grand Orient et aussi très probablement un officier des services de Renseignement.
Enfin, Grasset d’Orcet a étudié la sculpture auprès d‘Élias Robert, lui-même élève de David d’Angers et de Pradier, tous représentants de l’art pompier dans lequel, avance Espalier, "subsistait sans doute encore le souvenir du grimoire".
Les annexes incluent une très utile "table des articles" publiés par Grasset d’Orcet.

 

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