Le Mangeur de Hachisch ou
l’Apocalypse du Mal
Clark
Ashton Smith
Traduction
de Philippe Gindre
2000
La Clef
d’Argent, 22 avenue Georges Pompidou, 39100 Dole, email clef@citiweb.net
24 pages,
19,68 F
Dans cette descente
effrénée au sein de gouffres de terreur interstellaire sans nom, le poète
californien présente un spectacle grandiose et enivrant de vermillon vénéneux
et d’ombres paralysantes dont le contenu n’a d’égal que le support verbal ; un
support impliquant un des choix de vocabulaire les plus luxuriants et les plus
délicats jamais opérés par un écrivain de langue anglaise. H. P. Lovecraft
La
small press a ceci de merveilleux : pouvoir faire plaisir sans contraintes
commerciales.... Et Philippe Gindre est passé maître dans cet art de
l’enchantement, avec son fameux Codex Atlanticus et avant lui, avec le
magnifique Cri Mécanique dont beaucoup gardent un souvenir nostalgique. C’est
aujourd’hui une petite plaquette qu’il nous offre, exhumant une perle rare. On
connaît C.A.S essentiellement pour ses oeuvres en prose, un des fleurons de la
mythique collection NEO. Mais son oeuvre poétique....... ?
Laissons
à C.A.S le soin de présenter lui-même son travail : grâce à une certaine conscience cosmique des choses (davantage que par
le biais d’une simple drogue, qui a ici valeur de symbole), le rêveur est
emporté à une altitude d’où il peut contempler les scènes étranges et
multiformes de la vie sur des mondes étrangers ; sachant demeurer maître de ses
visions, il les suscite et les dissipe à volonté. Puis, ayant atteint un état
comparable au plan de conscience bouddhique, il devient à même d’y pénétrer et
de s’identifier aux êtres et aux choses qui les habitent. Plus tard encore, un
changement intervient au cours duquel les visions et les forces monstrueuses et
démoniaques qu’il a évoquées commencent à le submerger et à le jeter dans des
situations terrifiantes sans qu’il y puisse rien. Des armées de monstres et de
démons, dont beaucoup proviennent des mythes et des légendes, s’assemblent
contre lui et le poursuivent au sein d’un univers terrifiant, pour finalement
le conduire au bord d’un gouffre où tombent en cataractes les ruines de
l’univers ; un gouffre au fond duquel la face horrible et blême de l’éternité
elle-même, monte par-delà les étoiles et les mondes, par-delà les choses de
l’univers sensible, par-delà même les monstres et les démons, afin de venir
l’affronter...
Un
texte que l’on ne peut que lire à voix haute, au fur et à mesure que s’inscrit
dans l’inconscient : ATTENTION, CHEF D’OEUVRE !!!!!:
Philippe
Marlin
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