jeudi 4 octobre 2018

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : CELLE QUI N'AVAIT PAS PEUR DE CTHULHU, Karim Berrouka





Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka (ActuSf 2018) est à mettre à part dans la vague des productions néolovrecraftiennes. Car ce n’est pas un pastiche, mais une utilisation originale du Mythe pour nous donner un thriller savoureux, servi par une belle plume dont l’humour n’est pas la moindre des qualités. Ingrid Planck, une petite secrétaire intérimaire, vit des jours paisibles et rend fréquemment visite à son amie Lisa, artiste peintre, qui, une fois par an, délaisse ses travaux alimentaires pour réaliser une grande œuvre « cosmique ». Ses visions sont mises sous coffre et ne pourront être exposées que 20 ans après le « scellé ». Un puis un jour tout bascule avec la rencontre de Tungdal qui lui explique qu’elle est « le centre du pentacle ». La relation amoureuse se dégrade et Tungdal est mis à la porte, alors qu’elle est contactée par la DGSE. Elle comprend mal ce qui se passe et prend avec beaucoup d’humour l’information selon laquelle son ex-amant a volé un sous-marin nucléaire pour lâcher une bombe dans l’Océan Pacifique. Et puis le film s’accélère ; elle est sollicitée par des groupes bizarroïdes, les sectateurs de Dagon, l’Église Satanique de Satan qui adore Shub-Nigurath, les disciples musiciens d’Azathoth, les fidèles de Yog Sothoth ou encore l’Église Quantique de Jésus-Nyarlathotep. Tous ces mouvements possèdent une fraction du pentacle dont elle serait la centre, et leur réunion réveillera le Grand Cthulhu. Mais tous ne partagent pas la nécessité d’opérer cette « résurrection ».
La chute sera haute en couleur et Ingrid rencontrera Cthulhu qui dégage, malgré son aspect repoussant, un sentiment de sérénité troublant. Et conformément à la théologie de Providence, il n’a rien à faire de la poussière cosmique qu’est l’humanité et partira rejoindre d’autres dimensions.
L’aventure ne serait pas lovecraftienne s’il n’y avait pas le Livre dont l’un des rituels va présider à l’invocation finale. Il s’agit de l’ancêtre du Necronomicon, Le Livre des Ruines encore appelé Le Livre qui danse. Il a été écrit par un Scribe égyptien dont la statue est au musée du Louvre et qui, après avoir été volé par Tungdal, sera rappelé à la vie pour  recopier cette œuvre disparue.

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