Nous avons été sensibilisés au danger que représentent les dérives sectaires notamment par rapport à l'annonce de la fin du monde prévue le 21 décembre 2012 selon certaines prédictions", confiait hier matin Jacques Hortala, le conseiller général du canton (et maire) de Couiza.
Il sortait d'une réunion initiée par Olivier Tainturier, le sous-préfet, et à laquelle participaient de nombreux maires de la Haute-Vallée, de même que le directeur de cabinet du préfet, le Dr Coué, de Couiza, un infirmier, des responsables de l'Éducation nationale dont un inspecteur d'Académie, des gendarmes. J. Hortala était le premier concerné, car son canton a le privilège d'abriter le village de Bugarach, l'un des rares sites terrestres que le grand "boum" final géophysique épargnera... Du moins si l'on en croit quelque officine ténébreuse.
Si cette prophétie d'apocalypse fait sourire dans bien des chaumières, du côté de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), on prend les choses très au sérieux. Trois de ses représentants étaient d'ailleurs présents à la réunion d'hier.
"On nous a demandé de rester particulièrement en éveil et surtout on nous a donné des moyens concrets d'alerte notamment des numéros de téléphones : ceux de la gendarmeries, de la Sous direction de l'information générale (SDIGE : anciennement les ' RG 'ou renseignements généraux), de la police...", a ajouté J. Hortala.
J.-Pierre Delord, maire de Bugarach, connu pour son tempérament guilleret, reconnaît cependant que "tout cela peut tragiquement dériver". Des personnes placent, en effet, tout leur espoir dans la fin du monde (afin de "renaître spirituellement", de "changer de dimension cellulaire", etc.). Mais si le "big bang" final n'a pas lieu, qui sait si elles ne seront pas tentées de mettre fin à leurs jours, par désespoir : "On nous a clairement parlé de risques de suicides collectifs", ajoute le maire du "futur site épargné" : "Mais bon, en ce qui me concerne je suis vigilant, certes, mais pas inquiet".
Et comme beaucoup de ses collègues, premiers magistrats, J.-P. Delord se sent désormais rassuré et soutenu par les services de l'État.
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