vendredi 29 juillet 2011

BERENGER SAUNIERE DANS LE PARISIEN

L’énigmatique curé de Rennes-le-Château

E.G. | Publié le 29.07.2011, 07h00
L’abbé Béranger Saunière.

L’abbé Béranger Saunière. | (RUE DES ARCHIVES/TAL.)

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En 1885, le jeune curé Béranger Saunière arrive dans le village perdu de l’Aude, Rennes-le-Château, avec pour objectif de revivifier la foi de ses trois cents paroissiens. Ce n’est pas une sinécure, le climat est rude en hiver, l’église tombe en ruine. Mais ce solide gaillard, au regard noir et déterminé, prend sa mission à cœur et fait revenir les bonnes âmes dans la maison de Dieu.
Il entreprend la rénovation de l’église en 1891. Au cours de travaux sur le maître-autel, il découvre un pilier creux. Les ouvriers sont priés de faire une pause casse-croûte pour laisser seul l’abbé. Après cette découverte, Saunière adopte un comportement étrange, il parcourt la campagne la nuit, déplace des tombes avec sa fidèle servante, Marie Dénarnaud. Et l’argent commence à affluer.

Il devient presque le seigneur du village

Il reconstruit l’église consacrée à Marie-Madeleine de fond en comble, fait bâtir une villa, une tour, dénommée Magdala (encore une référence à Marie-Madeleine), aménage un somptueux jardin dans lequel il donnera des fêtes extraordinaires. Il devient presque le seigneur du village et n’hésite pas à tenir des prêches enflammés du haut de sa chaire contre la République.
Mais le vent va tourner pour l’abbé, à qui l’on prête une liaison avec sa servante. Intrigué par le faste soudain déployé par ce bien curieux curé, son supérieur, l’évêque de Carcassonne, lance une enquête sur l’origine des fonds. Obligé de se justifier, Saunière envoie des bribes de relevés de comptes pour 190 000 francs or de l’époque (environ 1M€). Très vite, l’évêché suspecte un trafic de messes à grande échelle. Un procès est ouvert, Saunière sera condamné en 1911 mais il bénéficiera de l’appui du Vatican et n’écopera que de périodes de suspension temporaire. Il mourra en 1917 en léguant son domaine à sa servante.
Jusqu’à sa mort, Marie Dénarnaud cultivera le mystère sur l’origine de la fortune de son protecteur, se contentant de lâcher qu’un trésor restait encore caché sous le village. De nos jours, la commune de Rennes-le-Château, entretient le mystère du curé avec soin. Les touristes peuvent visiter la villa Bethania et la tour Magdala, restaurée par la mairie en raison d’un effondrement causé par les coups de pioche des chercheurs de trésor. Un petit musée permet de découvrir toute l’histoire de cet énigmatique Don Camillo audois et un Salon du livre de l’étrange, organisé le 3 septembre accueillera tous les amateurs de mystères.
Le Parisien

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