Frédérique Sauvée - Collaboration spéciale - Canoe.ca
© REUTERS/Jean-Philippe Arles | |
Le village et le pic de Bugarach, dans le sud de la France |
Le petit village de Bugarach, dans le sud de la France, s'attend à voir sa population - habituellement de 200 habitants - grimper en flèche à l'occasion du 21 décembre 2012, la fin du monde prédite par le calendrier maya. Suivant des calculs plus ou moins savants et beaucoup d’élucubrations sur internet, cette paisible bourgade serait la seule à survivre à l'apocalypse! C’est ce que rapporte un article du journal Le Figaro, dans lequel on apprend aussi que le prix de vente des maisons à Bugarach explose, que les commerçants se voient commander des kilos de provisions pour décembre 2012 et que les quelques gîtes du village font déjà chambres combles.
Les habitants de Bugarach sont pourtant habitués aux mouvements de foules puisque cela fait déjà de nombreuses années que des «illuminés» ésotériques en ont fait leur site de pèlerinage. Beaucoup croient dur comme fer que le sommet de la montagne de Bugarach (1231 mètres d’altitude) constitue le dernier refuge pour 2012. Genny Rivière, une «apocalyptique» qui habite le village nous a expliqué par internet qu’«il représente une grande porte énergétique de la Terre qui permettrait d’accéder à une civilisation perdue».
Certains amateurs d’ufologie (l’étude bien mystérieuse des OVNI) témoignent quant à eux, à l’Agence France Presse ou encore à Reuters, qu’ils s’apprêtent à être emportés spirituellement le 21 décembre 2012 par un groupe d’extra-terrestres qui se trouverait actuellement sous le massif montagneux.
Une population partagée
Si les théories les plus loufoques se bousculent sur internet et amènent une foule du «troisième type» dans les rues du village, la population locale est partagée. Le journal local La Dépêche.fr rapporte que certains accueillent ces visiteurs les bras ouverts pour leur vendre à prix d’or des terrains agricoles abandonnés depuis des années et des maisons en ruine qui ne demandent qu’à être consolidées avant une éventuelle fin du monde. «Au début, ma clientèle était constituée à 72 % de randonneurs. Aujourd'hui, j'ai 68 % de visiteurs ésotériques», témoigne à ce même journal Sigrid Benard, gérante de la Maison de la nature, l'une des rares structures d'hébergement du coin.
Pour le maire du village Jean-Pierre Delord, il en est tout autre: «Si demain 10 000 personnes débarquent, étant une commune de 200 habitants, nous ne pourrons pas faire face» s’alarme-t-il dans une interview donnée à la revue Courrier international. Par peur de voir débarquer un trop grand nombre de personnes le 21 décembre 2012, il se dit prêt à faire venir l’armée si nécessaire.
Et vous, où serez-vous pour la fin du monde? S’il ne vous est pas possible de faire cet ultime voyage jusqu’à Bugarach, vous avez encore le temps de construire un abri antiatomique pour vous protéger d’une imminente guerre bactériologique ou alors de réserver une place sur la navette spatiale de Richard Branson et ainsi être préservés dans l’espace de l’impact de la météorite sur Terre…
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