Roman
– L’Homme qui n’avait pas d’Ombre (1963,
Man without Shadow ; Belles
Lettres, 2000) est une suite directe du Sacre
de la Nuit (1960). Le texte se présente comme le journal de Gerard Sorme,
récit dont quelques extraits seront publiés en version « pirate » par
un journaliste peu scrupuleux sous le titre Le
Journal Érotique de Gerard Sorme. Suite à cette édition, et voulant couper
court à tout scandale, l’auteur décida d’en fournir une version complète.
Le
récit se traîne en longueur sur la première partie durant laquelle Sorme se
cherche toujours ; on y apprend que Austin Nunne, faute de preuves, n’a
pas été arrêté par la police suite aux crimes de Whitechapell mais placé par
ses parents dans un hôpital psychiatrique ; on y retrouve le peintre qui
aimait trop les petites filles, la vierge de glace qui perdra sa virginité et
la jeune étudiante amoureuse qui finira par préférer un jeune acteur
à l’auteur, faute à ce dernier de se décider à l’épouser. On y rencontrera de
nouveaux personnages comme un musicien fou dont la charmante épouse tombera
entre les bras de Sorme. Mais on fera surtout la connaissance de Caradoc
Cunningham qui va faire littéralement exploser le récit.
Cette
nouvelle relation est pour le moins sulfureuse : bisexuel dilettante,
porté sur l’alcool et les drogues, Caradoc se veut magicien et va entraîner Gerard
Sorme dans un tourbillon d’expériences auquel il participera à la sauce « Wilson »,
sceptique, mais on ne sait jamais… On plonge en effet dans une magie sexuelle
débridée, pratique à tester car toute la
clef de l’existence humaine est dans la jouissance sexuelle. On retrouve
bien sûr sur la thématique de l’élargissement de la conscience que permet l’orgasme,
et sur les moyens de prolonger cette illumination trop brève pour accéder à l’extase.
Colin Wilson profile ici ses travaux ultérieurs sur « l’Occulte », rejetant
les charabias des magiciens, leurs soi-disant manuscrits maudits, mais
intuitant derrière tout ce fatras le fameux facteur X, à savoir les pouvoirs
latents de l’esprit.
Cette
aventure se terminera évidemment par un fiasco, suite à une messe noire dont
les dégâts collatéraux généreront un joli scandale. Cunningham disparaîtra de
la circulation et Gérard Sorme épousera Diane, la femme du musicien fou. Le
couple s’installera en Irlande et l’auteur débutera une belle carrière
littéraire. On le retrouvera dans Le Dieu
du Labyrinthe (1970).
Livres
Imaginaires
° Méthodes
et Techniques de l’Auto-Illusion, Gerard Sorme
° Le
Journal Érotique de Gerard Sorme
° Le Livre
du Rituel Magique du Magicien Abrahamelin, traduction par Caradoc Cunningham
° La
Voix de Baphomet, Caradoc Cunningham
° Les
Armes Gluantes, recueil de poèmes pornographiques, id .
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