vendredi 11 juin 2021

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE TRIOMPHE DES TÉNÈBRES, Giacometti & Ravenne

 


 

 

Les amis Giacometti et Ravenne abandonnent un moment leur commissaire Antoine Marcas pour s’essayer à la « thuléo-fiction » avec Le Triomphe des Ténèbres (JC Lattès, 2018), un genre avec lequel ils avaient déjà flirté dès leur premier bouquin (cf Le Rituel de l’Ombre, 2005). Tous les matériaux de « l’ésotérisme nazi » sont ici astucieusement exploités pour développer une quête qui n’est pas sans rappeler celle des « crânes de cristal ». L’artefact est ici une croix gammée insérée dans quatre monuments disséminés tout autour de la planète, si l’on en croit un livre maudit volé par des hiérarques de l’Ahnenerbe à un vieux libraire juif de Londres : le Thule Borealis. Et on comprend que cet objet soit activement recherché : il donne à son détenteur un pouvoir immense. Le premier spécimen sera récupéré au Tibet et permettra à l’Allemagne de mettre la main sur l’Europe « en douceur. »

L’objet de ce premier roman thuléen est de nous faire participer à la recherche d’une seconde pièce, localisée en Occitanie. Vont se livrer une lutte farouche Malorley, responsable d’une section très spéciale des services de renseignements anglais, Weistort, dignitaire de l’Ahnenerbe et un certain Tristan Marcas (tiens ?), baroudeur français féru d’Art. Un personnage curieux qui n’hésite pas à jouer pour les deux camps. Après avoir fait chou blanc au Monastère de Montserrat et grâce au décryptage savant d’un vieux tableau par le français, les troupes de recherches s’orientent sur Monségur. Le pog est littéralement déshabillé par les archéologues germains afin de reconstituer le plan de la citadelle d’origine. La cache sera rapidement localisée et Tristan prélèvera l’artefact lors d’un combat sanglant avec une équipe de résistants. Forts de cette prise, l’Allemagne pourra se lancer dans la guerre contre la Russie qu’elle ne peut qu’écraser.

Le rythme est tonique, l’ambiance ultra-violente, mais un peu de douceur nous est apportée par quelques créatures féminines, toutes sensibles, quel que soit leur bord, au charme de Tristan. Et pour le fun, nous visiterons le monumental Institut d’Astrologie de Rudolph Hess et partagerons sa fuite en Angleterre, les astres lui ayant indiqué que la conjonction était favorable à ouvrir une négociation de paix tournée contre la Russie. Nous visiterons le Wewelsburg avec Himmler, et notamment la chambre secrète réservée au Führer qu’il ne viendra occuper qu’après la victoire finale. Et nous nous griserons en compagnie de Winston Churchill, avec de délicieux cigares de Havane et du jus de cow boy délicatement tourbé.

On se doute bien sûr que ce n’est qu’un premier tome et que l’aventure ne demande qu’à se poursuivre.

 

NB : j'ai bien aimé le clin d'oeil à Cthulhu sur la cover !

 

 




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