Épouvante à Salem (1936, Henry Kuttner, The Salem
Horror in Weird Tales, 1937). Joshi qualifiera
cette nouvelle de “very bad story”. Et il est vrai que ce nouveau participant
au “Circle” ne s’est pas vraiment foulé. Il s’agit d’un pastiche de La Maison de la Sorcière, pastiche sur
lequel Lovecraft a beaucoup travaillé pour rectifier les erreurs « géographiques »
et tenter de détendre un rythme trop précipité dans la montée de l’horreur. En
tout état de cause, on est très loin des visions cosmiques qui font tout l’intérêt
de l’original.
Nous sommes en compagnie de l’écrivain à
succès Carter qui s’est installé à Salem dans la maison de la sorcière Abigail
Prinn dont même le bûcher n’a pu venir à bout lors des fameux procès. Carter
est sans cesse nargué par un rat qu’il va poursuivre jusque dans la cave,
mettant à jour la pièce secrète de la sorcière. Un endroit couvert de mosaïques
colorées de vert et de pourpre, décoré par un pentacle au sol et au centre
duquel trône un disque de pierre noire. Carter trouve l’endroit intéressant et
décide l’y installer son bureau pour travailler au calme, non sans avoir auparavant prévenu son propriétaire de sa découverte. Les bavardages de ce
dernier amèneront chez Carter un défilé d’occultistes, souhaitant visiter la
salle de la sorcière, dont un certain Michael Leigh qui met en garde l’écrivain.
En effet, la sorcière n’a pu être brûlée et elle va tenter, compte-tenu de son
installation dans son antre, de s’emparer de son esprit par le rêve. C’est bien
évidemment ce qui se passera en Carter sera sauvé in extremis par Leigh, qui
possède la bonne formule et les ingrédients nécessaires pour repousser le Grand
Ancien qui manipule Abigail Prinn, le redoutable Nyogtha dont il est fait
allusion dans le Necronomicon. Une
façon pour Henry Kuttner de payer son ticket d’entrée dans le « Circle ».
Pour
les hommes il est le prince des Ténèbres, ce frère des Anciens appelé Nyogtha,
la Chose qui ne devrait pas être. Il peut être appelé à la surface de la terre
par des crevasses et des cavernes secrètes, et des sorciers l'ont vu en Syrie
ainsi que sous la tour noire de Leng. Des grottes Thang de Tartarie, il a
répandu la terreur, apportant mort et destruction parmi les tentes du grand
Khan. Seuls la croix "potencée", l'incantation de Vach-Viraj et
l'élixir de Tikkoun peuvent le repousser dans les antres ténébreux d'infamie
voilée où il demeure.
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