Le Circle s’amuse et Robert Bloch nous en
donne un exemple magistral dans Le
Visiteur venu des Étoiles (1935, The
Shambler from the Stars in Weird
Tales, 1935). L’auteur est un écrivaillon fantastique qui, malgré quelques
publications dans des revues populaires, ne parvient pas réellement à
déboucher. Dans sa recherche de nouvelles sources d’inspiration, il se met en
relation avec un auteur bien connu de Providence qui lui suggère d’aller
fouiner dans des livres maudits comme le Necronomicon
ou Le Livre d’Eibon, réputés pour
flirter avec « l’horreur absolue ». Une recherche qui s’avère laborieuse, les portes des universités
et des bibliothèques privées ayant curieusement tendance à se fermer à l’annonce
de sa démarche. C’est finalement chez un bouquiniste qu’il fera la découverte
qui bouleversera sa carrière. Il mettra la main en effet sur un curieux
ouvrage, De Vermis Mysteriis ou Mystères du ver d’un certain Ludvig Prinn,
nécromancien renommé qui périra à Bruxelles sur les bûchers de l’Inquisition. Le
narrateur ne pourra hélas lire cet ouvrage, rédigé en latin, langue qu’il ne maîtrise
pas. Il fera appel à son correspondant de Providence qui acceptera d’examiner
le manuscrit. L’Ermite deviendra de plus en plus nerveux à la lecture de l’ouvrage,
notamment en découvrant le rituel utilisé par Prinn pour invoquer ses visiteurs
invisibles venus des étoiles. L’atmosphère du bureau de Lovecraft deviendra de
plus en plus glaciale au fur et à mesure qu’il lira la formule jusqu’à ce qu’une créature brumeuse entre dans la pièce en ricanant en en désarticulant le
récitant. Celui-ci sera vidé de son sang alors que la créature se teinte de
rouge avant de disparaître.
Robert Bloch avait demandé à Lovecraft l’autorisation
de le « tuer » dans sa nouvelle. Lovecraft se vengera en « trucidant »
Bloch dans Celui qui hante les Ténèbres (cf
infra, 1935).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire