samedi 28 janvier 2017

LOVECRAFT, DUNSANY ET LA FORME VIDE

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1919, la lecture de La Boutique de la Rue du Passage de Dunsany influencera profondément la propre vision mythologique de Lovecraft, et notamment celle de la forme vide. Robert M. Price (in introduction à Le Cycle de Cthulhu, Oriflam 1988) voit dans ce texte une source de L’Appel de Cthulhu. Cette nouvelle figure dans le recueil cité. Elle fut publiée pour la première fois dans Tales of the Three Hemispheres (Boston, John W. Luce and Company, 1919)

Mais si l’endroit était sombre et lugubre, il y avait à l’autre extrémité une lueur azurée ; en son cœur scintillait une multitude d’étoiles.
-       C’est ici le paradis des dieux en sommeil, fit le gros homme.
Je lui demandai de quels dieux il s’agissait, et il me fournit toute une liste de noms, dont certains que je n’avais jamais entendu auparavant.
-       Et tous ceux qui ne sont pas vénérés de nos jours dorment d’un profond sommeil.
-       Mais alors, le temps ne les tue pas ? m’enquis-je.
-       Non. Mais pendant trois ou quatre mille ans, un dieu est vénéré. Puis, sur une période aussi longue, il entre en léthargie. Seul le temps ne dort jamais.
-       Mais tout ce que l’on nous apprend sur les nouveaux dieux…. Ne seraient-ils donc pas si nouveaux que ça ?
-       Une nouvelle aube se lève et les prêtres poussent de grands cris de joie, car ils ont entendu les anciens dieux qui bougent dans leur sommeil, en préparation de leur éveil. Mais ces prophètes-là sont les bienheureux, car d’autres entendent un ancien dieu leur parler alors qu’il dormira encore longtemps, et ils peuvent prédire tout ce qu’ils veulent, l’aube ne viendra pas.

 

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