— Yaddith et la région de Ghooric — sont des contrées mentionnées dans Aliénation (Alienation, parfois traduit aussi Étrangeté), l’un des poèmes du cycle des Fungi from Yuggoth de Lovecraft. Ces noms apparaissent comme des éclats oniriques de son vaste univers cosmique, et chacun recèle des profondeurs mythiques.
YADDITH
Nature : planète
lointaine du système de Bételgeuse ou d’un soleil inconnu, accessible
uniquement à travers le rêve ou des projections mentales.
Sources : Lovecraft l’évoque explicitement dans The Book et dans
certains passages des Fungi from Yuggoth (notamment Alienation).
Description :
Yaddith est une planète ancienne, aujourd’hui presque morte, habitée jadis par
une race arachnéenne et savante — les Voolas ou Yaddithiens, dont
la technologie dépassait celle de toute humanité. Ils maîtrisaient les passages
dimensionnels, et c’est par l’un d’eux qu’ils découvrirent les Byakhees,
puis les cultes de Shub-Niggurath et Azathoth.
Les ruines de Yaddith sont dites recouvertes de dômes translucides et de
structures spiralées, sous un ciel rouge sombre traversé d’éclairs verts.
C’est un monde de mémoire et de déclin, hanté par l’idée du savoir perdu
— un miroir cosmique de la Terre vieillissante.
LA RÉGION DE GHOORIC
Nature : province ou
territoire d’une planète non nommée, peut-être au cœur du Rêve cosmique,
proche des plateaux de Leng ou des sphères de Yuggoth.
Sources : uniquement citée dans Alienation, ce qui en fait une
contrée purement poétique.
Description :
Les “contrées de Ghooric” semblent baignées d’une lumière violette, constellées
de tours cristallines et d’abîmes mouvants. Leur nom évoque les Ghooric
Zones, terme repris plus tard dans la mythologie lovecraftienne apocryphe
pour désigner des zones corrompues où les frontières entre matière et esprit se
dissolvent.
Certains commentateurs (notamment dans les Bulletins Wilmarth, vol. III)
y voient une allusion à un plan inférieur du Rêve d’Azathoth, là où les
formes de la vie s’aliènent et se recomposent.
Lecture symbolique du poème
Dans Alienation,
le poète rêveur traverse ces mondes magnifiques et inhumains — Yaddith
et Ghooric — où il contemple l’ordre cosmique véritable, puis se
réveille vieilli, étranger à sa propre existence.
C’est une variation sur le thème central de Lovecraft : la connaissance
interdite qui dépouille l’homme de son identité.
Le rêve devient une migration d’âme, et Yaddith ou Ghooric sont les stations de
ce pèlerinage métaphysique vers le néant divin.


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