lundi 26 novembre 2012

LA FIN DU MONDE DANS "LE MONDE"


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23 novembre 2012

Déluge livresque
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Une vague de publications s'abat sur la table des libraires. Pas question de mourir inculte le jour de la funeste prédiction maya. Un beau livre, La Fin du monde de l'Antiquité à nos jours (François Bourin, 310 p., 45 €) propose une navigation entre les imaginaires et les représentations de la catastrophe, de l'Egypte ancienne au 11-Septembre, sous la plume de Jean-Noël Lafargue, lui-même auteur du blog Fins du monde, vraies et fausses.
Thème de prédilection de la science-fiction, l'anéantissement inspire au géographe Alain Musset des " géofictions de l'apocalypse " sous le titre Le Syndrome de Babylone (Armand Colin, 320 p., 22,50 €). Réinterprétant la malédiction biblique qui pèse sur les villes, le genre se nourrit des images de destruction urbaine : Paris, Ville Lumière devenue champ de ruines, New York et ses gratte-ciel foudroyés, aujourd'hui Los Angeles et San Francisco " nouvelles victimes expiatoires de la science-fiction ". L'auteur souligne le motif récurrent de la route, hypothétique chemin de l'exode : l'automobile se révèle non pas l'instrument du salut, mais un piège.
Le beau roman de Cormac McCarthy, La Route (L'Olivier, 2008), est l'objet d'une fine analyse de Marc Atallah dans le collectif La Fin du monde. Analyses plurielles d'un motif religieux, scientifique et culturel (Labor et Fides, 250 p., 20 €) : sa force tiendrait en partie à l'absence de toute explication sur l'origine de la catastrophe ; il n'y a rien à dire, sinon l'inanité du langage et de l'humanité. On citera enfin l'anthologie de Bernard Sergent La Fin du monde. Treize légendes, des déluges mésopotamiens au mythe maya (Librio, 92 p., 3 €) ainsi que la revue d'art et d'esthétique Tête- à-tête (no 4, " Catastrophe ! ", 72 p., 15 €)
J. Cl.


 
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23 novembre 2012

Le Village de la fin du monde.

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Enquêtant sur le phénomène qui a fait de ce village du sud-ouest de la France un des carrefours mondiaux des croyances apocalyptiques, le journaliste et écrivain Nicolas d'Estienne d'Orves découvre une réalité à la fois plus triviale et plus étrange que celle qu'il s'attendait à trouver. Rien de surnaturel : l'extravagance humaine dans tous ses états, qu'il restitue avec une bienveillance amusée.
Rendez-vous à Bugarach
de Nicolas d'Estienne d'Orves,
Grasset, 304 p., 19 €.
© Le Monde


 
" N'importe quel monde ne mérite pas d'être défendu "

Michaël Foessel.
Propos recueillis par Julie Clarini

Dans son nouvel essai, " Après la fin du monde ", le philosophe Michaël Foessel montre l'omniprésence, dans les sociétés occidentales, des discours apocalyptiques, et comment ils risquent d'étouffer la vie démocratique

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Michaël Foessel est maître de conférences à l'université de Bourgogne, spécialiste de philosophie allemande et de philosophie politique. Il explique comment, selon lui, les thèmes apocalyptiques servent à légitimer les politiques publiques.


Le 21 décembre approche : peut-on faire un lien entre les prophéties apocalyptiques fantaisistes et les discours, portés par l'institution scientifique et politique, sur l'extinction de la vie sur Terre ?
Il faut saisir le phénomène à plusieurs niveaux d'entrée. D'abord l'intérêt pour ces prophéties est un symptôme. Même si on cherche une parure mythologique chez les Mayas, il s'agit surtout d'un phénomène occidental, voire européen, qui concorde avec un sentiment, qui nous est propre, de décadence. Nous avons la sensation d'être sortis de la roue de l'Histoire ; nous sommes les témoins de la fin de notre monde tel qu'il était constitué autour de valeurs comme le progrès, la croissance économique, etc. D'autre part, si l'on regarde la formulation politique de ces discours, ils nous font entrer dans un nouvel âge : notre rapport au temps n'est plus présidé par le progrès. Les politiques publiques sont légitimées, au contraire, par l'évidence de la catastrophe à venir : il faut " sauver ", " préserver "... Ainsi l'apocalypse se retrouve mise au service de politiques rationnelles. Ce qui me semble très neuf, c'est ce point de rencontre entre l'imaginaire de la fin du monde et la rationalité instrumentale. On assiste à la rationalisation de ce qui pouvait apparaître il y a encore peu de temps comme la figure même de l'irrationnel, la crainte de la fin des temps.


Vous faites l'hypothèse, dans votre livre, que les gens obnubilés par l'échéance de la fin du monde cherchent avant tout à masquer leur propre finitude.
Oui. Il me semble que l'apocalypse collective ou la destruction tellurique est une manière de rationaliser cette fin du monde singulière que sera notre mort. C'est une façon de gérer l'angoisse en la déplaçant sur le collectif, de partager l'impartageable. Au passage, remarquons que le propre du catastrophiste, a fortiori de l'apocalypticien, c'est qu'il produit un discours qui, tant qu'il le tiendra, sera démenti par les faits. Il est donc obligé de renforcer une rhétorique de l'aveuglement : " Vous ne vous en rendez pas compte, mais le monde est sur le point de disparaître, nous sommes dans l'urgence "... On retrouve la fonction prophétique par excellence : révéler, au nom d'une vérité supérieure, au nom de Dieu - ou aujourd'hui au nom de la science -, une vérité cachée. Par là, c'est aussi une manière de stigmatiser l'inconscience des hommes.


Comment comprendre que la glorieuse époque des Lumières a été, elle aussi, habitée par la fin du monde ?
J'ai insisté sur ce point dans mon livre, car on entend souvent, dans la bouche des catastrophistes contemporains, un reproche adressé à la modernité : elle aurait été aveugle à la finitude, masquée par l'idée de progrès, le développement technique, etc. Il m'a donc semblé intéressant d'aller voir si les XVIIe et XVIIIe siècles étaient si aveugles que cela. Certes, dans les Lumières françaises, chez les Encyclopédistes notamment, on trouve une espèce d'indifférence, antireligieuse, aux thèmes apocalyptiques ; en revanche, ceux-ci sont très présents chez des philosophes comme Hobbes et Kant. Pour une raison simple : la modernité est née d'une catastrophe. Les modèles d'ordonnancement du monde, à commencer par la Providence divine, se sont effondrés ou du moins se sont affaiblis. Les Temps modernes découvrent l'objectivité du chaos. L'état de nature, c'est la guerre de tous contre tous, dit Hobbes. Le discours apocalyptique ressurgit alors avec d'autant plus de vigueur pour condamner la modernité. Dans La Fin de toutes choses (1794), Kant vise les contre-révolutionnaires qui ont interprété littéralement la Révolution française comme une fin du monde. Il devient nécessaire, pour les philosophes, de neutraliser ces peurs apocalyptiques pour fonder l'idée d'un progrès, une autre manière de nommer l'avenir. Mais, attention, le progrès n'est pas le progressisme, la croyance que demain sera nécessairement meilleur qu'hier. Le progrès, c'est d'abord une catégorie de la consolation : nous avons perdu un monde, le monde clos et hiérarchisé ; il faut miser sur l'avenir comme étant ouvert, indéterminé. C'est cette indétermination que le catastrophisme tente de refermer au nom d'un savoir du pire. Et qu'il me semble tout au contraire important de réinvestir.


Votre ouvrage pose une question provocatrice : sommes-nous si sûrs que le monde vaut la peine d'être préservé ?
Marx écrivait : jusqu'ici, les philosophes ont toujours interprété le monde, il faut désormais le transformer. Aujourd'hui, on entend plutôt : on a trop souvent essayé de changer le monde, il faut le préserver. Cette logique est conservatrice, parce qu'elle ne pose pas la question de la valeur de ce qui doit être préservé. Au contraire, j'essaie d'introduire cette idée que n'importe quel agencement du réel ne mérite pas, comme tel, d'être préservé, n'importe quel " monde " - au sens de manière collective d'organiser la vie - ne mérite pas d'être défendu. Par exemple, je n'affirme pas qu'il n'y a pas un problème de réchauffement climatique ou d'énergie nucléaire, mais je critique le type d'argumentation formelle qui est proposé dans ces débats. Si une branche de l'alternative est la catastrophe, l'autre s'imposera ipso facto. Pour ne pas être classé parmi les inconscients, on n'a d'autre choix que de se ranger aux avis des experts. Ainsi, on produit de la norme par réduction de la conflictualité démocratique. C'est typiquement le modèle technocratique : le savoir versus l'opinion.
Selon moi le monde a déjà disparu lorsqu'il n'incarne plus des choix, des conflits, du possible. Il a disparu lorsqu'on envisage le réel comme un processus automatique, qui fonctionne tout seul et sans nous, que ce soit le modèle providentiel d'autrefois ou le modèle vitaliste et technique d'aujourd'hui.


Etes-vous un optimiste ?
Non. Optimisme et pessimisme sont des positions métaphysiques puisqu'ils supposent une connaissance de la nature du temps. Or, le possible, par définition, ne contient ni la promesse du meilleur ni la certitude du pire. Le possible, je l'entends au sens de l'incertitude propre à la démocratie. Mon objectif est de rouvrir le champ de la confrontation contre les tentatives qui viennent de tous bords (expertises économiques, écologiques et sociales) pour refermer l'espace des possibles sur une alternative entre survie et disparition.
Julie Clarini
Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique,
de Michaël Foessel,
Seuil, " L'ordre philosophique ", 294 p., 23 €.
© Le Monde

 
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23 novembre 2012

La fin du monde approche. Certaines interprétations du calendrier maya l'ont fixée au 21 décembre. A défaut de s'y préparer, trois livres permettent de s'arrêter sur un curieux penchant au catastrophisme
Désirs d'apocalypse
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JESSY DESHAYES
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Si une chose est sûre, c'est que le monde finira. Quand et comment, il faudrait être prophète pour le dire. Cela tombe bien : les prophètes ne manquent pas, ces temps-ci. Faux le plus souvent, et fous, confus, absurdes, voire escrocs, avec peut-être quelques authentiques spécimens noyés dans la masse, dont la présence potentielle, prétexte ou vague espoir, incite à tendre l'oreille. Il est vrai que, à l'approche du fameux 21 décembre, jour supposé de l'apocalypse, le tintamarre monte. Difficile d'y échapper, sauf à s'être retiré dans un désert, attitude qui, précisément, est depuis toujours celle des apôtres des derniers temps. Où trouver refuge, sinon en soi-même, quand le monde se dérobe ?
C'est ce que font, sans le savoir, les personnes que Nicolas d'Estienne d'Orves a rencontrées pour son enquête, Le Village de la fin du monde, " sorte de journal de bord, façon Tintin " sur la vie dans ce chef-lieu du millénarisme qu'est devenu le village de Bugarach, réputé être le seul endroit sur terre qui échappera au cataclysme du 21 décembre. Venues dans ce bourg de l'Aude pour des raisons similaires, elles forment une communauté cependant illusoire ; chacun, campant sur ses croyances, erre dans son désert personnel. Désert qui cesse d'être une métaphore quand on entre dans L'Art de la résurrection, le roman de l'écrivain chilien Hernán Rivera Letelier, bien qu'il revête le même sens pour son héros, Domingo Zarate Vega, " le Christ d'Elqui ", lorsqu'il traverse celui d'Atacama, en prêchant les foules avec le refrain classique : " Le jour du Jugement dernier est proche, repentez-vous, pécheurs. " Car les foules sont ingrates et renvoient ce " messie à la manque "à sa folie et à sa solitude.
En somme, il faut commencer par déserter le monde si l'on tient à s'occuper de sa fin. A moins que l'on ne puisse s'enticher d'apocalypse que parce que le monde est déjà, depuis sa fondation, un désert. Tel est le sentiment qu'on retire de la lecture du beau livre du critique d'art et écrivain Jean-Yves Jouannais, L'Usage des ruines, recueil de vingt-deux courts textes consacrés à des guerriers vainqueurs et vaincus, ou aux témoins de leurs exploits, tous ayant en commun le décor où l'auteur les saisit : villes dévastées, paysages transfigurés par les pluies d'obus, tumulus de gravats... De la Mésopotamie d'il y a trois millénaires à Ground Zero, en passant par l'Afrique des guerres puniques, les conquêtes napoléoniennes ou le siège de Stalingrad, défilent les images saccadées, magnétiques, d'une histoire universelle dont la guerre ne serait pas un accident, mais une source jamais tarie.
Si l'apocalypse n'est pas le sujet explicite du livre, il ouvre des perspectives lumineuses, sans discours ou presque - la puissance de l'image suffit à tout -, sur l'obsession apocalyptique, c'est-à-dire sur le désir mortifère de la catastrophe. Ainsi de cette scène, tirée du récit d'une bataille en Chine au IVe siècle av. J.-C. : " C'était tout le peuple de Luoyping qui était sorti des murs. Les hommes, les vieillards, les femmes, les enfants, les soldats sans leurs armes. Et ce qu'ils faisaient, appliqués, tournant le dos à l'assaillant, c'était de démonter, pierre à pierre, les murailles de leur ville. (...) Bientôt (...) Luoyping fut une surface nue sous le ciel. " Au-delà du contexte historique, cette image d'une violence que, par certitude du pire, mais aussi par défi, on retourne contre soi, resserre une grande part de la pensée qui donne son unité au livre. Le monde semble aspirer par nature à la destruction, l'homme étant l'agent de cet élan originaire d'agressivité envers les choses et les êtres. Jean-Yves Jouannais cite Héraclite : " Un tas de gravats déversés au hasard : le plus bel ordre du monde. " Comment dès lors ne pas aspirer à la dévastation ? Comment ne pas désirer que surgisse des profondeurs la beauté des ruines fondatrices ? C'est une tentation constante de l'humanité confrontée à la menace de sa disparition : l'anticiper, l'accepter, finir par l'aimer.
Sur un registre certes plus léger, le livre de Nicolas d'Estienne d'Orves ne montre pas autre chose. Forme pure du désir d'apocalypse, Bugarach est le révélateur parfait, puisque absurde, du nihilisme bon enfant de l'époque. Mais pourquoi Bugarach ? C'est tout simple. Ce village et le pic qui porte son nom forment " un vortex cosmo-tellurique : en clair, une porte interdimensionnelle qui permet de réaliser le voyage astral ", explique une interlocutrice. Pour des raisons elles aussi obscures, les croyances ésotériques les plus baroques se concentrent sur ce lieu depuis des décennies, entraînant l'afflux, commencé bien avant l'histoire de décembre 2012, de mages, de chamans, d'adeptes du channelisme, du tantrisme, du néodruidisme, de l'ufologie... Il y aurait, dans les souterrains de la montagne, un réseau menant à une base extraterrestre, à une cité enfouie, au repaire des derniers Atlantes, dont l'exploration permettrait de découvrir les secrets les mieux gardés de l'humanité. De là naît sans doute le besoin d'imaginer Bugarach préservé des malheurs à venir : il serait tout de même dommage de se priver de ces merveilles.
Bref, Bugarach est tout sauf Bugarach. C'est, comme disent les voyants, une transparence, un lieu qui n'existe que pour révéler ce qui se tient derrière. L'intelligence de Nicolas d'Estienne d'Orves est de le renvoyer à sa plus commune réalité, ce qui lui permet de tracer au passage un saisissant portrait de la France contemporaine en territoire dépris de lui-même. Ici, les maisons semblent s'appeler " à vendre ", écrit-il drôlement. Même impression lorsqu'il remonte, en voiture, la vallée de l'Aude : " Pas un commerce, pas même une silhouette, des maisons aux volets fermés, des lieux retournés à la jungle. (...) Comme si une partie de la France était morte sur pied, dans ces recoins oubliés du monde. " Le désert, à nouveau : on n'y échappe pas. Une civilisation, en pleine mue, abandonne sur le bas-côté ses formes anciennes comme des peaux mortes. Tout un peuple d'illuminés, de va-nu-pieds de l'apocalypse, se prosterne devant les décombres, totems dérisoires de métamorphoses plus profanes que celles qu'ils hallucinent. Mais surtout plus angoissantes, puisque dans le ciel aucun signe de feu n'annonce ce qui va suivre.
Ces va-nu-pieds, s'ils étaient plus attentifs à l'histoire chilienne, auraient pu faire du Christ d'Elqui leur saint patron. Le héros d'Hernán Rivera Letelier, inspiré d'un personnage réel, qui eut son heure de gloire dans la première moitié du XXe siècle, est comme eux un adepte du bricolage métaphysique. Convaincu d'être un nouveau Christ, il part sur les chemins préparer son peuple aux derniers temps, dans un salmigondis où se mêlent éloquence sacrée et préceptes rudimentaires : " Il faut prendre le petit déjeuner le plus léger possible ! ",clame-t-il dans ses sermons enflammés. Il croit parfois accomplir des miracles mais, quand il saute d'un toit pour démontrer son élection divine, aucun ange ne le porte sur ses ailes : il se foule la cheville, comme le premier pécheur venu. Brocardé, combattu, brutalement séparé de la belle prostituée dont il avait cru pouvoir faire sa Marie-Madeleine (moyennant certaines incartades à la chasteté), il renonce à sa mission, et achève sa vie dans un anonymat dont il ne s'était éloigné qu'aux yeux de poignées d'autres misérables affamés de merveilleux. Peu lui importe : " Le Père éternel donne et reprend ", il l'a assez prêché.
Figure du dénuement matériel et spirituel absolu, le Christ d'Elqui est de ces êtres capables, puisqu'ils n'ont rien, de se soumettre à toutes les étrangetés du destin, jusqu'à cette fin du monde qui hante nos pays prospères et fébriles. Le monde est déjà perdu ; il peut le quitter. Sorti de son désert, évadé du paysage de ruines qu'arpente Jean-Yves Jouannais, comme des croyances burlesques dont Nicolas d'Estienne d'Orves fait son miel, le personnage d'Hernán Rivera Letelier aura appris qu'il n'y avait pas d'autre apocalypse à attendre que celle que tout homme connaît un jour, dans la vie réelle. Acceptation sereine, joyeuse parfois, de la dépossession, qui fait de ce fou d'entre les fous le plus lucide des prophètes.
Florent Georgesco

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Reste à explorer le versant symétrique et plus positif, celui où pourrait débuter un autre monde, davantage porteur d'espérance (ce qui est aussi réclamé ailleurs : http://yannickrumpala.wordpress.com/2012/10/07/science-fiction-et-imaginaire-ecologique-episode-2/ ).