vendredi 29 août 2025

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LE CERCLE DES AUTEURS LOVECRAFTIENS, collectif

 

 

Belle idée que celle de Stéphane Desroches de publier une anthologies de textes des nouveaux “continuateurs”. La palme revient sans conteste à la première contribution, Horreur à Chartres, de Laurent Boegler Un texte qui ne nous est pas inconnu, puisque Laurent nous l’avait passé lors de nos débuts à Dragon & Microchips à la fin des années 90. Mais Laurent a repris son texte et l’a enrichi. Le narrateur, au début, est contacté par l’une de ses relations à la Miskatonic, qui le met sur la piste d’une crypte sous la cathédrale où se terre une horreur. Puis, après un crochet par « les Contrées du Rêve », il met la main sur un manuscrit qui lui permet de jouer au « Herbert West Reanimator ». Une petite excursion à Providence s’impose, pour prélever un échantillon des restes de « qui vous savez ». Lovecraft, revenu à la vie, est tout surpris de voir ce qui s’est passé depuis son décès, et notamment le fait qu’il soit devenu aussi populaire ! Il empruntera l’identité d’un vague cousin éloigné et disparu pour rentrer avec son nom dans sa nouvelle existence. Il reprendra la plume. Les textes alors publiés ont été regroupés dans le recueil Revenu des Ténèbres qui comprend, outre la nouvelle éponyme, « l’horreur de la Mesa verde ou la tragédie des Anasazis », « la momie écarlate », « les mortifiés du désert », « l’horreur du Lac Noir », « la fiancée du Pasteur maudit », « dans l’oubli », « au-delà de l’amour, au-delà de la vie », « la malédiction de Nyarlathotep », « la fin tragique du Colonel Deathtreps », « les angles de la folie », et « vieille laide et maléfique ». Il produira par la suite l’horreur des enfers, l’Inquisiteur du Mont St Michel et le châtiment de Sir Thomas Burside. Il fréquentera les milieux littéraires contemporains et participera souvent aux réunions de l’ODS de Philippe Marlin. Les participants à ce club seront bien évidemment surpris par sa ressemblance avec le Maître, mais seul Jean-Louis Sarro sera mis dans la confidence.

 

 


 

Quelques autres pièces : dans dépeceur d’âmes, l’anthologiste nous décrit une malédiction familiale. Le narrateur est contacté par son oncle et sa tante, qui lui demandent de rejoindre, de toute urgence, la vieille maison de famille. Il découvrira un carnet noté par son père, grand-père, et un quidam inconnu. C’est un carnet recouvert de symboles et de phrases difficilement compréhensibles. Il travaillera sur le décryptage de ce matériel, en s’aidant de livres de magie, qui figurent dans la bibliothèque de son père. Notons ici qu’il s’agit de véritables ouvrages de magie, style Picatrix, et non pas de manuscrits imaginaires à la Lovecraft. Le décryptage le conduira à investiguer dans la forêt avoisinante où il sera finalement agressé par le mal ancien, qui a déjà décimé sa famille.

Stéphane Lemaire, conserve la plume et nous livre, avec quelque chose à manger, une version cthuluienne du « petit chaperon rouge ». Une mention a spéciale à Valen Decods, qui, avec vague d’étoiles, nous livre un joli pastiche, inspiré par « la couleur tombée du ciel ». C’est l’histoire d’un jeune garçon de Bretagne, brillant, et amoureux d’une petite paysanne locale. Mais sa soif de connaissances, de conduira à négliger sa petite amie pour poursuivre des études approfondies de cosmologie et de théologie. Des problèmes familiaux l’amèneront à revenir au pays natal et il retrouvera sa compagne d’enfance. Un soir au bord de la mer, ils assisteront à la tombée d’une étoile filante dans la mer en face d’eux ; le jeune homme est absolument fou de joie car il s’agit d’un matériau unique pour ses études. Ils iront à la recherche de la pierre et découvriront une grotte souterraine à moitié immergée. La petite amie est très malheureuse, exploitée par un bourgeois local et sa mère n’ose pas intervenir. Les jeunes gens font le plan de s’enfuir, mais complètement hypnotisé par la découverte de la pierre du ciel, le jeune étudiant partira seul pour montrer sa découverte à l’université. Lorsqu’il reviendra au pays pour prendre sa bien-aimée, il la découvrira complètement mutilée sous la conjonction des violences de son patron, et manifestement d’un mal ancien enfermé dans la pierre.

Grégory Beaussart nous propose une véritable curiosité avec Neshi, à savoir une chasse aux champignons au Japon. Le narrateur, accompagné d’un de ses amis, mettra la main sur une espèce totalement inconnue qui recouvre des surfaces entières. Le compagnon goûtera la plante et commencera à délirer. Le narrateur traversera plusieurs temples anciens qui parsèment la région. Il sera attrapé par le mal qui règne dans les parages. On citera encore lecture maudite d’Éric Migascio, où le narrateur parcourt le livre d’un de ses collègues sur les insectes, un livre maudit puisqu’il insuffle à son lecteur le mal ancien. Dans le champ maudit des anciens, Stéphane Desroches met en scène un jeune professeur à l’université de Yale, qui reprend la chair d’un enseignant qui s’est suicidé. Il met la main, dans les caves de l’institution, sur la malle, où ont été rassemblée les affaires de son prédécesseur. Divers documents écrits ou gravé le mettent sur la piste d’une musique qui, lorsqu’elle est parfaitement jouée, libère un mal ancien et permet de comprendre le suicide du prédécesseur.

Au total, un travail sympathique, mais même s’il s’agit d’une Autoédition, une relecture attentive s’impose ; il y a en effet trop de coquilles dans le texte.


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