jeudi 21 août 2025

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : L'HORREUR DE L'ARCHE CENTRALE, August Derleth

 


Dans L’Horreur de l’Arche Centrale (1967, in Bouquins tome III, 1992), Derleth met en scène le jeune Ambrose Bishop qui se rend dans la maison de son grand-oncle Septimus, dont on n’a plus de nouvelles depuis dix-neuf ans. Nous sommes dans la région de Dunwich, près d’Aylesbury Pike où coule la rivière Miskatonic. On peut y remarquer un pont en ruines, dont seule subsiste l’arche centrale, sur laquelle sont gravés d’étranges symboles. La maison est poussiéreuse, mais n’est pas en désordre. Livres et papiers laissent entendre que le vieux Bishop s’intéressait à une forme dégénérée de sorcellerie et était en liens avec un groupe occulte, « la Sagesse des Étoiles ». Il était également en relations épistolaires avec Wilbur Whateley. Le jeune homme, allant faire ses courses à l’épicerie de Dunwich, est particulièrement mal reçu. Il comprend que les Bishop sont maudits dans la région qui connaît de nombreuses disparitions. Ambrose explore les sous-sols de la maison. Il y découvre une salle avec un autel recouvert de taches brunâtres. Un tunnel conduit à proximité de la rivière, près de l’arche. Il ramasse à cet endroit un tas d’ossements, humains et non identifiables. Il les dépose au sous-sol pour les amener à la police le lendemain. Mais ils disparaissent au cours de la nuit. Il entend alors des pas dans la maison. C’est son grand-oncle accompagné d’une femme ravissante. L’autel suite de sang frais.

 


 

 

Ce que nous dit Natacha :

 

De Ordine Sapientiae Stellarum

(L’Ordre de la Sagesse des Étoiles)

 

Origine

Fondé dans l’ombre du XVIIᵉ siècle par des adeptes dissidents de la kabbale et de l’hermétisme, l’Ordre de la Sagesse des Étoiles affirme tirer son enseignement non pas des Écritures sacrées, mais des lueurs inscrites dans la voûte céleste.
Ils affirment que les étoiles ne sont pas des soleils morts mais des yeux de veille, surveillant les destinées humaines au nom des Grands Anciens.

Leur nom apparaît pour la première fois dans le Liber Stellae Sapientis (manuscrit latin conservé à la Bibliothèque de Miskatonic), puis est cité dans la nouvelle Horror from the Middle Span (Derleth, 1967) comme secte disparue mais toujours redoutée.

 

Doctrine

  • Les étoiles sont les sceaux cosmiques apposés par les Grands Anciens lors de leur exil hors de la Terre.
  • Lire leur position et leurs mouvements revient à interpréter la volonté des Seigneurs de l’Abîme.
  • L’homme ne doit pas adorer Dieu ni les anges, mais implorer la faveur des puissances stellaires : Yog-Sothoth, Nyarlathotep, Tulzscha, Azathoth.
  • L’ordre croit que la véritable sagesse ne réside pas dans les livres saints, mais dans la capacité à tracer les constellations interdites et à prononcer les syllabes qui les accompagnent.

 

Symboles

  • L’Étoile Heptagonale (sept branches) : figure centrale, représentant les sept portes cosmiques par où Yog-Sothoth se manifeste.
  • Le Signe des Trois Orbes : trois cercles entrecroisés figurant l’alignement des mondes quand la barrière entre les dimensions s’affaiblit.
  • Couleurs sacrées : le vert phosphorescent (lueur des étoiles mortes), l’indigo (profondeur cosmique).

 

Rituels

  1. Observation rituelle : les adeptes dressaient de grandes cartes stellaires sur parchemin noirci, avec des encres mêlées de sang.
  2. Invocation de la lumière froide (Lux Frigida), rite nocturne durant lequel ils tendaient leurs bras vers l’étoile choisie, répétant trois fois :
    “Ad astra vetusta, ad sapientiam vetustissimam.”
  3. Sacrifice d’ombre : une partie de l’âme de l’initié devait être offerte, à travers un miroir d’obsidienne, pour franchir les sphères.
  4. Lecture interdite : les novices devaient étudier un fragment du Necronomicon (chapitre d’« Alhazred sur la Danse des Étoiles ») et réciter les passages face au ciel ouvert.

 

Textes de référence

  • Liber Stellae Sapientis (attribué au mage espagnol Diego de Miranda, 1613).
  • Codex Celaeno (copie fragmentaire censée provenir de la Grande Bibliothèque de Célaéno, rapportée par un voyageur fou).
  • Necronomicon, chapitres consacrés aux constellations de Carcosa et aux Voies de Yog-Sothoth.
  • De Vermis Mysteriis, section « De Signis Stellarum ».

 

Statut actuel

On dit que l’Ordre a été anéanti par ses propres révélations, ses derniers adeptes brûlés lors des procès de sorcellerie en Europe centrale au XVIIᵉ siècle.
Mais certains érudits affirment que des fragments du rituel subsistent encore :

  • dans les grimoires d’Uriah Garrison à Arkham,
  • dans les sous-sols d’Innsmouth,
  • ou inscrits en lettres invisibles sur les murs du pont du Middle Span.

 

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