Lawrence Durrel, avec Le Sourire du Tao (NRL 2013), nous livre une agréable méditation, en deux temps. Modeste écrivain vivant en solitaire dans sa maison en Provence, il entre un contact avec un sage chinois, Jolan Chang, qui rédige un ouvrage sur le TAO. Un sujet qui passionne le narrateur qui le convie, le temps d’un week end, à venir le voir et à lui parler de son travail. On assiste alors au choc souriant de deux cultures, Jolan manifestant une sobriété souriante. Cuisine dépouillée, où le produit utilisé (souvent des légumes) est entièrement épluché (on ne jette rien) et mijoté avec délice. Longs entretiens sur le sexe, l’acte d’amour, lorsqu’il est bien compris, étant une fantastique voie d’éveil. Et lent cheminement, guidé avec tolérance, sur le chemin du TAO qui est le Tout que l’on ne peut appréhender qu’en le vivant en repoussant sans cesse ses passions.
Le narrateur, ensuite, nous entraîne sur les pas de Nietzsche avec une amie qui partage avec lui une grande admiration pour le philosophe. Une aventure, purement intellectuelle, qui conduira les deux partenaires sur les rives du Lac Majeur, sur les traces de Lou, le grand amour de l’auteur de Zarathoustra., avant que celui-ci ne sombre dans la folie.
Le tout est joliment écrit et baigne dans la douce lumière du chaos primordial.
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