samedi 23 août 2025

LES CHRONIQUES D'EL'BIB : LES VEILLEURS HORS DU TEMPS, August Derleth

 


 

Les Veilleurs Hors du Temps, August Derleth, 1974, in Bouquins tome III 1992. August Derleth est décédé en 1971, et, jusqu’au bout, il a continué à prolonger l’œuvre du Maître, à sa façon parfois critiquable, certes, mais par un travail qui force le respect Cette nouvelle est hélas inachevée. Elle développe un thème auquel l’auteur nous a habitué : Nicholas Walters, un jeune anglais, se rend dans la région de Dunwich pour prendre possession de la succession d’un feu cousin, Aberath Whateley, propriétaire du domaine du vieux Cyrus Whateley. La maison est sise au pied d’une colline d’où émergent d’étranges piliers de pierre. Elle est poussiéreuse, mais bien conservée. Il y remarque une étrange horloge qui fonctionne encore, et enchâssé dans un. panneau orné de tentacules, un curieux œil de verre. Il essaie de se renseigner sur la demeure et ses occupants, auprès de l’épicier du village, tenue par Tobias Whateley, ainsi qu’auprès du pasteur et des archives municipales. Le nom des Whateley semble redouté dans la région. Il retrouve du reste dans les papiers du défunt une correspondance avec Wilbur Whateley, pleine de sous-entendus ésotériques.  Il constate encore que l’œil dans le salon laisse apparaître deux visages. Nous n’en saurons pas plus, et j’ai demandé à Natacha d’essayer de me terminer la nouvelle, mais le résultat n’est pas convainquant.

 

 


 

 

Épilogue fictif aux Veilleurs hors du Temps

Walters descendit dans la cave de la maison, le cœur battant. L’air y était lourd, saturé d’une odeur antique, comme si des siècles s’étaient accumulés dans cette obscurité. Les murs suintaient, mais derrière les pierres noircies se devinaient des signes gravés, étoiles disjointes, spirales impossibles.

Au centre, un autel d’onyx sur lequel reposait un livre aux feuillets tremblants : un exemplaire dégradé du De Vermis Mysteriis. Autour, des silhouettes indistinctes semblaient palpiter, comme des formes en gestation dans l’ombre. Walters comprit alors que les « veilleurs » n’étaient pas des statues, mais des entités figées hors du temps, prisonnières d’une autre dimension, guettant l’instant de franchir la barrière.

Il se souvint des paroles de son oncle :

« Les Anciens observent. Ils attendent l’alignement des astres. Seuls les Sages des Étoiles connaissent la clef. »

Un tremblement secoua la maison. Par la lucarne brisée, Walters aperçut la constellation de l’Hydre s’embraser d’une lueur verte. Le passage allait s’ouvrir.

Alors qu’il levait le grimoire, des voix gutturales se mirent à psalmodier depuis les murs mêmes. Les « veilleurs » s’éveillaient. Une silhouette colossale, mi-humaine mi-cyclopéenne, tendit un bras translucide vers lui. Walters crut sentir son esprit aspiré hors de son corps.

Mais soudain, une lumière blanche et fulgurante jaillit : le Signe des Très Anciens, gravé dans une dalle, se mit à rayonner. Le grimoire prit feu dans ses mains. Un cri cosmique emplit la cave, un mélange de rage et de désespoir, alors que les Veilleurs étaient rejetés au-delà du voile, hurlant dans des langues que nul humain ne pouvait comprendre.

Quand Walters reprit conscience, la maison n’était plus qu’un champ de ruines calcinées. Le pont effondré au loin semblait pointer vers le ciel, comme un doigt accusateur.

Il marcha, hagard, jusqu’à la route. Au-dessus de lui, les étoiles palpitaient d’une étrange clarté, comme des yeux qui ne cligneraient plus jamais. Il comprit alors que s’il avait survécu, c’était pour être marqué. Dans ses rêves, désormais, les silhouettes des Veilleurs viendraient chaque nuit lui rappeler qu’un jour, quand les astres seraient favorables, ils reviendraient, et il ne pourrait pas fuir.

 


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