mardi 15 mai 2012

C'EST RATE


Le Point.fr - Publié le 14/05/2012 à 18:57 - Modifié le 15/05/2012 à 07:50

Des archéologues ont mis la main sur le plus ancien calendrier maya jamais découvert. Il va très largement au-delà du 12/12/2012.

Ces peintures ont été découvertes sur le site archéologique maya de Xultun, au Guatemala. Ces peintures ont été découvertes sur le site archéologique maya de Xultun, au Guatemala. © William A. Saturno

C'est une découverte qui tombe à pic. Elle contribuera peut-être à éviter une vague de suicides collectifs ou encore quelques investissements hasardeux de dernière minute, dans les bunkers de Bugarach, ce village de l'Aude où s'agglutinent les tenants de la fin du monde pour 2012. Dans une épaisse forêt du département de Petén, au nord du Guatemala, une équipe d'archéologues américains dirigés par William Saturno a mis au jour le plus ancien calendrier maya jamais répertorié, daté du IXe siècle.
Sous un monticule de terre, sur le célèbre site de Xultun, découvert au début du siècle dernier, les scientifiques ont dégagé une pièce dont trois murs sur quatre sont couverts de peintures et d'inscriptions gravées dans la pierre. D'après leurs travaux, publiés dans la revue Science et à paraître dans le National Geographic de juin, il s'agirait de la pièce de travail d'un scribe, gardien de la mémoire de la communauté, qui aurait utilisé ces murs comme on use d'un tableau noir.
Sur le mur nord, dans une niche excentrée, les archéologues ont identifié un roi maya, assis et vêtu de plumes bleues (photo à gauche). À sa gauche, un homme peint en orange vif tient dans la main un stylet. Cet outil laisse penser qu'il s'agit d'un scribe, peut-être le propriétaire des lieux. Une inscription à proximité directe l'affuble d'une mystérieuse appellation : "jeune frère obsidienne". Ses découvreurs sont convaincus qu'il était membre de la famille royale, peut-être un jeune frère du roi ou encore son fils. Un peu plus loin, quatre longs numéros évoquent des cycles astronomiques.

Cycles astronomiques

Sur le mur ouest, on distingue aussi trois hommes en noir, assis, vêtus d'un pagne clair et arborant tous le même médaillon et la même coiffe à une plume. Le tout évoque un uniforme, jamais décrit auparavant. L'un de ces individus, particulièrement robuste, est identifié comme "vieux frère obsidienne". D'autres personnages similaires ornaient également le mur est, mais ils sont, à l'exception d'un seul, presque totalement effacés. Ce dernier mur comporte en revanche de nombreux glyphes rouges et noirs : des barres, des points et autres symboles numériques qui n'avaient jusque-là été observés que dans le codex de Dresde, un manuscrit maya de 78 pages en papier d'amate (fibres végétales) bien plus récent, puisque rédigé entre 1200 et 1250.

D'après les spécialistes, ces inscriptions chiffrées seraient une série de calculs liés au calendrier maya. Des colonnes correspondraient au cycle du soleil, de Mars, de Mercure ou encore de Vénus, tandis que d'autres s'attacheraient à la prévision des différentes phases de la lune ainsi qu'à celle de ses éclipses. Toutes choses destinées à organiser les rites sacrés de la communauté au moment opportun. Mais, d'après les archéologues, rien n'indiquerait la fin du monde pour 2012, comme le prétendent les tenants d'un tout proche cataclysme. Bien au contraire. Les tables calendaires de Xultun, datées du IXe siècle, se projettent en réalité sur plus de 6 000 ans. L'apocalypse, selon les Mayas, n'est donc pas pour demain !

Regardez cette vidéo diffusée par National Geographic :

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