À Bugarach, le carnaval de l'apocalypse touche à sa fin
Mots clés : Bugarach, Fin du Monde, Apocalypse, Georges Fenech
Par Angélique Négroni Mis à jour | publié Réactions (19)
Par Angélique Négroni Mis à jour | publié Réactions (19)
Au village de Bugarach dans l'Aude, vendredi, des touristes déguisés en extraterrestres. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
La préfecture maintiendra les points de contrôle autour du village jusqu'à dimanche.
Envoyée spéciale à Bugarach (Aude)
La prédiction aura été vraie pour moitié! Conformément à ce qui s'était répandu sur le Net, Bugarach est toujours bien là! Mais pour le reste, la prophétie de fin du monde a encore échoué et cela pour la 184e fois! Ce petit village de l'Aude qui aurait donc dû être le seul lieu épargné par l'apocalypse annoncée, s'est réveillé, ce 21 décembre, avec des rues un peu plus encombrées. Date clé oblige, les badauds étaient un peu plus nombreux.
Et cette minuscule commune rurale qui aurait dû être coupée de tout a bien vite été rattrapée par notre civilisation de communication et de business. Bugarach est devenue ce vendredi une vaste foire, chacun saisissant l'aubaine de voir tant de médias et un peu plus de visiteurs dans les rues.
Pour certains, sans doute peu effrayés par l'apocalypse, une bière fera mieux passer la fin du monde. Crédits photo : JEAN-PHILIPPE ARLES/REUTERS
Ainsi, les uns proposaient des tee-shirts et du vin spécial «fin du monde», d'autres se sont improvisés vendeurs de viennoiseries. D'autres encore ont fait la promotion de leur société. Sur une grande affiche placardée à l'entrée de la commune, l'un d'eux faisait part d'un site de rencontres extraconjugales pour femmes. Dénotant avec son vison et son sac Vuitton au milieu des gros pulls et des bottes crottées, une femme d'affaires suisse évoquait sa «boîte événementielle» et ses certificats en série limitée, intitulés pour l'occasion, «je suis une légende». Coût du document: 215 euros pièce!
Drôle de télescopage, il y avait aussi à deux pas des paysans venus évoquer leurs problèmes. «Le vrai drame, c'est surtout la disparition de notre monde. Nos fermes disparaissent une à une», indique l'un d'eux.
Même les opposants à la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes étaient là. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Même le collectif «Notre-Dame-des-Landes»
opposé au projet d'aéroport à Nantes était là, brandissant panneaux et
slogans. Ni fin du monde, ni fin d'un monde donc à Bugarach… La commune
n'aura jamais autant été un pur produit de notre société de
consommation!
Le village a basculé dans l'ambiance «carnaval». Crédits photo : Federico Scoppa / Demotix/Federico Scoppa / Demotix
Sylvain Durif a été la vedette des médias, avec son don de «télétransmission». Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Jean-Michel Pous pense que le corps de Jésus est situé sous le pic. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Avec
l'arrivée un peu plus massive de curieux, les personnages étranges
étaient aussi plus nombreux dans les rues. Ainsi était là Sylvain Durif,
qui croit à la «télétransmission» de son corps jusqu'en Australie et
qui, après avoir fait toutes les télés, est devenu une vedette. Mais au
festival des gentils illuminés, la concurrence était rude en ce
vendredi. Jean-Michel Pous, lui aussi devenu star locale, était présent
en treillis militaire pour évoquer le corps de Jésus et de Marie sous le
pic de Bugarach. Vêtue d'une grande cape blanche, Oum-Hani Chkounda n'a
pas non plus hésité à venir pour parler des fameuses portes permettant
d'entrer dans un autre monde.
Dans l'après-midi et dans un climat plus détendu que les jours précédents, le village a littéralement basculé dans l'ambiance «carnaval». Des habitants déguisés en extraterrestres, d'autres en Dark Vador ont déambulé, au milieu d'un défilé de deux chevaux, des gendarmes toujours à pied d'œuvre et de journalistes écoutant au passage le député, Georges Fenech, venu en personne. Désigné, depuis peu, président du groupe des sectes à l'Assemblée nationale, ce dernier a évoqué les réels risques d'emprise mentale opérée par certains groupes.
Georges Fenech, un acteur de la lutte contre les sectes depuis plusieurs années en tant que président de la Miviludes, était présent à Bugarach. Crédits photo : ERIC CABANIS/AFP
Un
discours soudain sérieux qui cadrait mal avec le climat festif mais qui
illustre parfaitement ce qu'est «Bugarach». De l'information
divertissement. Si bien que le préfet de l'Aude a eu droit, lors d'un
point-presse, à des questions sérieuses et à d'autres totalement
décalées, du type: «Si vous voyez une soucoupe volante, allez-vous
monter dedans?» Le représentant de l'État s'en est amusé, mais chargé
d'assurer la sécurité, il a décidé de maintenir comme prévu les points
de contrôle autour de Bugarach jusqu'à dimanche. Un dispositif qui a
permis aux forces de l'ordre d'intercepter dans des voitures deux
machettes, des masques à gaz et une batte de baseball.
LIRE AUSSI:
» Une nuit dans les rues désertes de Bugarach
» Douze fins du monde qui ont fait date
» Fin du monde: Sirince est assailli par les touristes
La prédiction aura été vraie pour moitié! Conformément à ce qui s'était répandu sur le Net, Bugarach est toujours bien là! Mais pour le reste, la prophétie de fin du monde a encore échoué et cela pour la 184e fois! Ce petit village de l'Aude qui aurait donc dû être le seul lieu épargné par l'apocalypse annoncée, s'est réveillé, ce 21 décembre, avec des rues un peu plus encombrées. Date clé oblige, les badauds étaient un peu plus nombreux.
Et cette minuscule commune rurale qui aurait dû être coupée de tout a bien vite été rattrapée par notre civilisation de communication et de business. Bugarach est devenue ce vendredi une vaste foire, chacun saisissant l'aubaine de voir tant de médias et un peu plus de visiteurs dans les rues.
Pour certains, sans doute peu effrayés par l'apocalypse, une bière fera mieux passer la fin du monde. Crédits photo : JEAN-PHILIPPE ARLES/REUTERS
Ainsi, les uns proposaient des tee-shirts et du vin spécial «fin du monde», d'autres se sont improvisés vendeurs de viennoiseries. D'autres encore ont fait la promotion de leur société. Sur une grande affiche placardée à l'entrée de la commune, l'un d'eux faisait part d'un site de rencontres extraconjugales pour femmes. Dénotant avec son vison et son sac Vuitton au milieu des gros pulls et des bottes crottées, une femme d'affaires suisse évoquait sa «boîte événementielle» et ses certificats en série limitée, intitulés pour l'occasion, «je suis une légende». Coût du document: 215 euros pièce!
Drôle de télescopage, il y avait aussi à deux pas des paysans venus évoquer leurs problèmes. «Le vrai drame, c'est surtout la disparition de notre monde. Nos fermes disparaissent une à une», indique l'un d'eux.
Même les opposants à la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes étaient là. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Le village a basculé dans l'ambiance «carnaval». Crédits photo : Federico Scoppa / Demotix/Federico Scoppa / Demotix
Sylvain Durif a été la vedette des médias, avec son don de «télétransmission». Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Jean-Michel Pous pense que le corps de Jésus est situé sous le pic. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO
Dans l'après-midi et dans un climat plus détendu que les jours précédents, le village a littéralement basculé dans l'ambiance «carnaval». Des habitants déguisés en extraterrestres, d'autres en Dark Vador ont déambulé, au milieu d'un défilé de deux chevaux, des gendarmes toujours à pied d'œuvre et de journalistes écoutant au passage le député, Georges Fenech, venu en personne. Désigné, depuis peu, président du groupe des sectes à l'Assemblée nationale, ce dernier a évoqué les réels risques d'emprise mentale opérée par certains groupes.
Georges Fenech, un acteur de la lutte contre les sectes depuis plusieurs années en tant que président de la Miviludes, était présent à Bugarach. Crédits photo : ERIC CABANIS/AFP
LIRE AUSSI:
» Une nuit dans les rues désertes de Bugarach
» Douze fins du monde qui ont fait date
» Fin du monde: Sirince est assailli par les touristes
Créé 22-12-2012 09:23
A Bugarach, "la fin du monde, on l'a vécu"
La fin du monde n'a pas eu lieu. A Bugarach, le petit village de l'Aude censé échapper à l'Apocalypse, les "illuminés" n'étaient pas au rendez-vous. Parmi les couche-tard, des déçus, mais pas seulement. Car ici, la fin du monde, personne ne l'attendait vraiment.
Clap de fin pour Bugarach. Dans le petit village de l'Aude, supposé échapper à la fin du monde, il n'y a eu ni vaisseau extraterrestre, ni ouverture d'un vortex sur le fameux Pic, en cette nuit du 21 décembre 2012. En revanche, s'il y avait bien quelque chose d’apocalyptique à Bugarach,
ce fut le temps. Et si le maire du village avait prié les autorités –
prévenant ainsi le monde entier – de contenir un afflux de mystiques
dans son village, le ciel s'en est finalement chargé. Ou c'est peut-être
aussi que ces fameux "illuminés" venus se réfugier à Bugarach
n'existaient pas.
Au total, le préfet de l'Aude a
recensé un millier de personnes, dont 300 journalistes. Tous à l'abri
sous les tentes du village, réunis autour d'un verre, durant cette
fameuse soirée. Dans l'attente de quoi ? "La fête", souvent. Vers
dix-sept heures, le ciel s'assombrit soudain, des rafales de vent
balayent les pancartes posées le long de la route et la pluie se déverse
en trombe. "C'est la fin du monde" ! plaisante-t-on. Non, décidément,
plus personne n'y croit vraiment.
Une fête de village
Toute la nuit, la pluie ne cessera de
tomber. Les journalistes finissent par partir aussi vite qu'ils sont
arrivés et nous nous retrouvons vite dans un village quasi-désert. Les
seules lumières que l'on voit désormais sont celles des lampes frontales
ou des téléphones qui guident les derniers valeureux dans la nuit,
bravant le froid.
Il est presque onze heures du soir et l'on compte désormais sur l'animation pour tenir debout. Et pourtant, à Bugarach, les établissements,
que l'on comptait au nombre de quatre, n'ont pas attendu l'heure
fatidique pour fermer. Au point qu'à une heure du matin, il n'y avait
d'autre choix que de se rendre "chez Janou", un restaurant de
spécialités locales où Claude, le DJ du coin aux platines, nous fait
revivre les années 80. Sous la tente du restaurant transformée en
dancing pour l'occasion, les gens boivent du crémant dans une ambiance
de fête de village. Le son de la musique résonne dans la petite vallée,
seul signe de vie alors que la nuit noire enveloppe la petite commune
comme une chape de plomb.
A deux heures, les "survivants" de la
fin du monde – ils ne sont pas plus de cinquante - posent pour une
dernière photo avant de retrouver leurs lits. Les yeux rivés sur le pic,
il ne se passe toujours rien. Déçus ? "On l'a vécu la fin du monde !"
s'amuse Tony, 24 ans, accompagné de trois amis, venus de Paris. "On
voulait être là pour vivre un moment extraordinaire, au milieu de la
nature, et on l'a fait. Elle s'est littéralement transformée quand le
temps s'est changé. Il y avait quelque chose d'incroyable". Désormais,
ils s'en vont rentrer dormir. "On ne s'attendait pas à autre chose",
souligne le jeune homme. A Bugarach, c'est donc ici qu'est né et
s'arrête le buzz. "C'est la fin de la fin du monde", conclut un
photographe, déçu, en partant dans le noir.
2 commentaires:
Bonjour,
Je n'ai pas l'habitude de ''perdre mon temps'' mais je souhaiterais juste faire un commentaire au sujet de ''Oum Hani Chkounda... une illuminee ... Presente son livre Porte de Lumiere...'':
Oum Hani Chkounda ... C'est MOI, 54 ans Artiste Lyrique qui vient de sortir un magnifique album ''Vocal Sound Landscape'' et qui est une excellente professeur d'Hatha Yoga et qui a ete victime d'un formidable prejudice morale comme beaucoup des habitants du village de Bugarach qui avant ce tsunami mediatique du 21 decembre 2012, etait un petit village paisible et tranquille. Je voulais dire que pendant un an qui a precede ce fameux 21 decembre 2012, nous habitants de Bugarach, avons ete harceles par un flot de journalistes continus qui venaient sonner a nos portes, nous prendre en photo qu ils utilisaient a notre insu sans notre autorisation comme le fait l auteur de ce present blog... Oui, j ai ecrit un livre ''Porte de Lumiere'' sur la spiritualite : est ce interdit en France ? : NON .... Suis je une ''ILLUMINEE" ? pour reprendre le terme grossier de certains journalistes... Pas plus que la boulangere du coin... Que veut dire d'ailleurs ce terme ''illuminee''??? ... Bref, passons.... Je voulais enfin dire l'ESSENTIEL a tous ces journalistes qui ont sali mon nom et m ont porte prejudice morale de taille : avant de soutenir UN PROPOS quel qu il soit et de vous abattre sur qui que soit, descendez dans votre COEUR, dans votre CONSCIENCE et SOYEZ INTEGRE AVANT TOUT POUR VOTRE PROPRE PERSONNE : traiter votre prochain comme vous aimeriez etre traite et utiliser ce web pour repandre une ESPRIT DE CONSCIENCE ET DE VERITE / pas pour vous enrichir ou faire votre publicite AUX DEPEND D INCONNUS qui ''se trouvent la'' par hasard. Enfin, je DEMANDE EXPRESSEMENT A L'AUTEUR DE CE BLOG DE SUPPRIMER TOUTES CES SALETES A MON EGARD AINSI QUE MA PHOTO. Merci. Dans la Grace et l'esprit de Pardon, je vous salue. Oum Hani Chkounda
Oum Hani Chkouda, rencontré dans le sud de l'Inde cet hiver, c'est une folle à lié, une mytho-parano et absolument schizophrène, l'article est clairement lucide à son sujet.
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