mercredi 12 décembre 2012

LE PETIT NICOLAS ET LE BUGARACH (suite)


Le Village de la fin du monde

 

NEO et les mystères de Bugarach

Par Thierry Gandillot | 11/12 | 07:00
Même pas peur… Fringant reporter au « Figaro », Nicolas d'Estienne d'Orves, connu sous l'acronyme NEO et reconnu aux harmonies risquées de ses tenues de dandy, est allé traîner ses Timberland dans un village perdu de l'Aude : Bugarach. A moins d'avoir passé les derniers mois au fond d'une grotte oubliée des câblo-opérateurs, vous n'êtes pas sans savoir que, le 21 décembre prochain, nous allons tous y passer, sauf les plus prudents qui auront pris soin de se réfugier sur cet Ararat audois. Relativisons : c'est la 183 e prédiction d'apocalypse depuis l'antiquité.
Mais d'où vient la rumeur, qui pourrait pousser vers ces terres cathares des hordes angoissées ? Les légendes qui fleurissent autour de l'hérésie matée par Simon de Montfort planent sur le lieu, à l'image de l'escadrille de vautours qui tournoient au-dessus de la vallée dans l'espoir d'une carcasse à équarrir. On signalera aussi la proximité du village de Rennes-le-Château, bien connu des « ésotouristes » depuis qu'un certain abbé Saunière s'est mystérieusement enrichi à la fin du XIX e siècle, laissant derrière lui l'espoir d'un trésor enfoui. Cent mille personnes déferlent par an sur ce village, qui pourrait également abriter un tombeau du Christ et/ou de Marie Madeleine.
Parlons aussi de la spécificité géologique du pic de Bugarach (1.231 mètres), connu aussi comme la « montagne inversée ». Appellation propre à alimenter les fantasmes, mais qui s'explique simplement par l'inversion de l'ordre géologique, une lame de calcaire jurassique étant venue se poser sur les grès et les marnes du crétacé. Ce qui ne se fait pas…
Selon des randonneurs ayant subi une trop forte exposition à « Mars Attacks ! », le pic serait une sorte de garage à ovnis, cacherait un tunnel de lumière, un passage du savoir, un vortex, permettant d'accéder à d'autres mondes, abriterait des grottes où reposerait le corps intact de Jésus entouré d'une trentaine de rois wisigoths. Suivant une voie dangereuse - le RER D -, NEO put même recueillir le paranoïaque témoignage d'une rencontre du troisième type. Chut ! Nous n'en dirons pas plus : « ils » nous surveillent et ont autant d'humour que l'inquisiteur Bernard de Caux.
Pour le reste, Bugarach semble être un village paisible et enjoué, avec son lot de commérages, de querelles picrocholines et d'histoires d'amour. Un endroit idéal pour passer ses vacances. En évitant le 21 décembre.

LES ECHOS

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