Urm at-Tawil — un nom que les érudits du Mythe murmurent avec respect et prudence. Il s’agit en effet d’une figure fascinante, évoquée à la fois dans les écrits apocryphes du Necronomicon et dans les récits lovecraftiens sous d’autres appellations, notamment celle de “The Ancient One” ou “The Guide to the Ultimate Gate”.
🕯️ Urm at-Tawil — « Le Plus Ancien de Tous »
Nom complet : Urm al-Tawil
(اُرم الطويل) — littéralement « le Très Allongé / l’Étendu / le Très Ancien
».
Traduction ésotérique : « Celui qui demeure entre les Portes », ou
encore « L’Insondable Gardien de la Transition ».
📜 Sources et références
Dans les versions apocryphes arabes du Necronomicon attribuées à Abdul al-Hazred, Urm at-Tawil est cité dans les passages traitant du Voyage entre les mondes, notamment dans le Kitab al-Abwab (Le Livre des Portes). Il y est décrit comme un être intermédiaire, ni totalement humain ni divin, gardien du seuil entre les réalités.
Cette figure
trouve son équivalent explicite dans la nouvelle de Lovecraft « Through the
Gates of the Silver Key » (1932), coécrite avec E. Hoffmann Price, où le
rêveur Randolph Carter rencontre un être nommé Umr at-Tawil.
L’orthographe varie selon les transcriptions : Urm, Umr, Oorm,
parfois Oumr el-Tawil. Tous renvoient à la même entité.
🔮 Nature et attributs
Urm at-Tawil
n’est pas un dieu au sens propre, mais un gardien cosmique, une
émanation de l’Absolu, lié à Yog-Sothoth, Seigneur des Portes et des
Clés. Il se tient entre les plans de la conscience et du rêve, entre
le temps et l’éternité.
Les textes du Liber Ivonis (fragment 12, traduction Derleth, 1948)
précisent :
« Celui qui franchit la Porte doit d’abord contempler le Visage d’Urm at-Tawil, car nul ne passe sans que le Plus Ancien ne l’ait reconnu. »
Il est décrit
comme une figure élancée, drapée de voiles mouvants, dont le visage
humain n’est qu’un masque dissimulant une réalité bien plus vaste.
Certains occultistes y voient une incarnation du Soi cosmique, d’autres
une forme de leurre métaphysique destinée à piéger l’esprit téméraire du
chercheur.
⚖️ Symbolique ésotérique
- Urm
at-Tawil = le seuil de la Connaissance interdite.
Il est le pont entre l’individuel et le cosmique, entre le rêve et l’Abîme. - Il correspond, dans la terminologie hermétique, à l’Ange de la Porte, ou au Gardien du Plan astral supérieur.
- Dans l’Archéomètre de Saint-Yves d’Alveydre, son symbole serait lié à la clé mercurielle et à la porte solaire — l’axe de la transcendance.
🧩 Interprétations modernes
Dans l’exégèse wilmarthienne des années 1950 (Bulletin Wilmarth, vol. II), Urm at-Tawil fut étudié comme la forme la plus pure du Guide initiatique du cycle carterien :
« L’homme qui le rencontre voit s’effondrer la barrière de l’espace et du moi. Il ne devient plus qu’un témoin dans la pensée de Yog-Sothoth. »
La Golden Goblin Press (édition restreinte, 1962) reprit cette figure dans un fascicule intitulé The Liminal Ones, associant Urm at-Tawil à d’autres gardiens tels que Nodens et Nyarlathotep sous son aspect de Gate-Keeper.
🪞 Citation du Necronomicon (fragment apocryphe, traduction française dite de Damas, 1511)
« Et parmi les
portes se dresse l’Allongé, le Premier et le Dernier.
Il sourit à ceux qui dorment, car il sait qu’ils rêvent déjà de Lui.
Mais malheur à celui qui franchit sans être prêt,
Car il verra le Visage du Sans-Visage,
et son esprit se dispersera parmi les sphères. »











