lundi 20 octobre 2025

BUGARACH, UN HAUT-LIEU DE LA SCIENCE

 

L’Institut Mythô-Hermétique de Bugarach : Naissance d’un cénacle hermétique au pied du Pech


(Rapport confidentiel, daté de 1912)


Une fondation discrète au tournant du siècle

Dans la région tourmentée du Razès, entre Rennes-le-Château, Rennes-les-Bains et le mystérieux mont Bugarach, vient de voir le jour une institution singulière : l’Institut Mythô-Hermétique de Bugarach.

Officiellement créé à l’initiative du philosophe Déodat Roché d’Arques, ardent défenseur de la mémoire cathare, il réunit des érudits de divers horizons. L’ouverture officielle est annoncée pour le printemps 1912.

La direction est confiée à deux figures :

 


 

  • George Beartin, docteur anglais en sociologie, formé à Cambridge, curieux des répercussions sociales des légendes locales,
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  • Laurent de Pirillac, professeur émérite en littératures comparées, connu pour ses parallèles audacieux entre mythes celtiques, sagas nordiques et traditions populaires françaises.
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L’organisation pratique repose sur une jeune femme discrète mais efficace, Mlle Liu Xin Yan, d’origine franco-chinoise, dont le rôle exact reste encore flou.


Des thèmes de recherche brûlants

L’Institut se propose d’étudier, « de façon scientifique », le foisonnement de récits, croyances et traditions qui entourent le Razès et ses environs :

  • Le mont Bugarach, qualifié de montagne « renversée », réputé abriter des cavernes profondes aux propriétés étranges ;
  • Le mont Cardou, que certains persistent à associer au Tombeau du Christ ;
  • Alet-les-Bains, où Nostradamus aurait séjourné et laissé des écrits sibyllins ;
  • Rennes-le-Château, théâtre des enrichissements inexpliqués de l’abbé Saunière et de son fameux trésor ;
  • Rennes-les-Bains, où l’abbé Henri Boudet publia en 1886 La Vraie Langue Celtique ou le Cromleck de Rennes-les-Bains, un ouvrage étrange qui dissimulerait, selon certains, un code initiatique ;
  • Baulou (Ariège), avec les extravagances architecturales d’un prêtre visionnaire ;
  • La basilique Notre-Dame de Marceille à Limoux, édifiée sur un réseau de souterrains mystérieux ;
  • Vernet-les-Bains et Sare, où circulent des rumeurs de tombes de vampires ;
  • Enfin, le domaine de Caderonne, dont les rumeurs les plus récentes évoquent des phénomènes troublants à la limite du surnaturel.

Une façade académique, un revers plus trouble

Les responsables assurent que l’Institut est un centre savant, consacré à l’histoire et au folklore. Pourtant, les confidences recueillies auprès de certains habitants laissent entrevoir une tout autre réalité.

Un témoin de Rennes-les-Bains rapporte :

« On dit qu’ils tiennent des veillées nocturnes dans les grottes, à la lueur des lampes à pétrole. Ils évoquent les anciens dieux et parlent d’étoiles… pas celles du ciel, mais celles d’avant. »

Un autre, ancien élève de M. de Pirillac, affirme :

« J’ai vu dans leur bibliothèque un manuscrit d’Otto Rahn – ou qui lui était attribué – parlant de l’Entrée des Rois sous la montagne. On m’a prié de n’en jamais reparler. »

 


 


Des archives à l’accès restreint

Les rumeurs évoquent la présence, dans les coffres de l’Institut, de documents singuliers :

  • un exemplaire annoté du Traité sur la Caverne de Cardou (1896),
  • des fragments apocryphes du De Vermis Mysteriis,
  • et des correspondances privées entre Déodat Roché et des érudits parisiens proches de la Société Théosophique.

Ces archives ne seraient accessibles qu’aux membres initiés.


Conclusion : un laboratoire de mythes vivants

Ainsi, dès sa naissance, l’Institut Mythô-Hermétique de Bugarach se place sous le double signe de l’érudition et de l’ombre. Sa mission officielle – inventorier et comprendre les légendes locales – semble n’être que le masque d’une entreprise plus vaste : reconstituer un savoir oublié, à la frontière du mythe et de l’ésotérisme.

Au printemps 1912, à l’heure où les rescapés du Titanic trouvent refuge dans le Midi de la France, il n’est pas anodin que certains, comme la cantatrice Emma Calvé, aient manifesté un vif intérêt pour cet Institut naissant. Peut-être y percevaient-ils déjà l’écho d’un mystère plus ancien que l’histoire elle-même.

 

Et la vie studieuse continue à Bugarach : 

 


 

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