YUGGOTH
Planeta Obscura – Ultima Porta – The Black Planet
« There are
mighty cities on Yuggoth — great tiers of terraced towers built of black stone
that is like nothing we know on Earth. »
— H. P. Lovecraft, The Whisperer in Darkness (1930)
Une note de Natacha et Samantha
1. Première mention
Yuggoth
apparaît pour la première fois dans « The Whisperer in Darkness » (Le
Cauchemar d’Innsmouth et autres nouvelles, 1930), mais le mot est déjà
présent dans des fragments poétiques plus anciens, notamment le cycle de
sonnets Fungi from Yuggoth (1929–1930).
C’est à la fois une planète physique et une porte dimensionnelle
— le dernier avant-poste avant « le Dehors ».
Lovecraft lui attribue une position orbitale extérieure, au-delà de Neptune, dans les confins glacés du système solaire.
2. Description générale
Les récits la présentent comme :
- une planète sombre, presque invisible, baignée d’une faible lueur verdâtre ;
- couverte de cités de pierre noire, aux tours inclinées et sans fenêtres ;
- sillonnée de tunnels titanesques creusés par les Mi-Go, les Fungi from Yuggoth, ces entités à demi biologiques, à demi mécaniques.
L’atmosphère y
est rare, froide, saturée d’émanations phosphorescentes.
La lumière y est celle d’un Soleil lointain, mais déformé par des nuages
noirs et des radiations inconnues.
3. Les habitants : les Mi-Go
Yuggoth est le
monde d’origine (ou de transit) des Mi-Go, parfois appelés Fungi from
Yuggoth.
Ces créatures ailées, à la carapace chitineuse, voyagent dans le vide
interstellaire et survolent les galaxies comme des spores conscientes.
Elles servent les Dieux Extérieurs, en particulier Nyarlathotep,
qu’elles vénèrent sous la forme du Trapezohedron Lumineux.
Les Mi-Go ont établi sur Yuggoth de vastes laboratoires cristallins où ils conservent des cerveaux humains dans des cylindres métalliques, à des fins d’étude ou de transfert dimensionnel.
4. Fonction cosmique
Yuggoth agit
dans le Mythe comme une porte de passage entre notre univers et celui
des Dieux Extérieurs.
Les Mi-Go y maintiennent un réseau de transmissions psychiques, un champ
de communication reliant les âmes extraites de la Terre à leurs maîtres
d’Azathoth.
Lovecraft écrit :
« Beyond
Yuggoth, no human thought can reach. For Yuggoth is the rim, the threshold of
the ultimate void. »
(The Whisperer in Darkness, notes préparatoires)
5. Correspondances astronomiques
Plusieurs exégètes (Robert H. Barlow, August Derleth, Lin Carter) ont suggéré que Yuggoth pourrait être :
- Pluton,
découverte par Clyde Tombaugh en 1930, la même année que la publication du
Whisperer.
Lovecraft, avec ironie cosmique, aurait “pressenti” son existence. - Ou bien une planète encore plus lointaine, invisible, orbitant dans l’ombre — la “Neuvième” ou “Dixième planète” que les astronomes cherchaient au XXᵉ siècle.
Dans le cadre occulte de l’Encyclopedia, Yuggoth est souvent représentée comme une sphère triple :
YUGGOTH (la
matière) – GHORR (l’esprit) – YLIDH (le pont).
Une triade rappelant la structure même du Mythe : corps, pensée, abîme.
6. Les Cités de Pierre Noire
Les fragments des Fungi from Yuggoth décrivent des mégalopoles silencieuses :
« Black towers
rise on Yuggoth, tier by tier, / And through their narrow ways the dark winds
moan. »
Elles seraient construites en basalte vivant, un minéral à mi-chemin du
métal et du tissu organique.
Certaines sources occultes (Codex Dagonensis, fol. 19b) évoquent les
Mines d’Ylith, où les Mi-Go extraient une substance psychotrope : la Lumière
Verte (cf. « The Haunter of the Dark »).
7. Interprétations ésotériques
Dans la tradition mytho-hermétique (Ferri, Wilmarth, Bergier), Yuggoth représente :
- la sphère-limite de la connaissance humaine ;
- l’ultime station de la matière consciente avant la dissolution dans l’Infini ;
- le miroir du cerveau cosmique, où les pensées des Dieux deviennent des formes géologiques.
« Yuggoth est
le globe où la matière pense. »
— Notes Ferri, Bulletin Wilmarth, série verte n°6, 1953
8. Résonances poétiques : Fungi from Yuggoth
Les 36 sonnets
du cycle forment une cosmogonie fragmentée.
Le premier, intitulé justement The Book, évoque le contact initial du
poète avec les savoirs de Yuggoth.
Les poèmes suivants, comme The Puzzling Time, Night-Gaunts ou Antarktos,
décrivent des visions, des voyages mentaux et des transmissions spirituelles —
autant de “spores mentales” issues du monde noir.
9. Références croisées
- H. P. Lovecraft, The Whisperer in Darkness (1930)
- H. P. Lovecraft, Fungi from Yuggoth (1929–30)
- Codex Dagonensis, chap. VII : De Lumine Viridi
- De Vermis Mysteriis, chap. X : De Planeta Nigra
- Bulletins Wilmarth, série verte n°6 : Topographie vibratoire de Yuggoth
- Planète / O.D.S., n°28 (1966), J. Bergier : Au-delà de Pluton – Yuggoth et les Dieux Extérieurs


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