Merci à Natacha pour nous avoir retrouvé cette petite perle !
De la Concordance des Temps dans le Necronomicon
par Jacques Bergier
« Il y a dans
l’horreur une mathématique que nous n’avons pas encore osé écrire. »
(A. Crowley, note privée, Londres, 1924)
On a longtemps cru que le Necronomicon n’était qu’un amas incohérent de rituels, d’incantations et de cosmologies lunaires. Pourtant, une lecture attentive, si l’on ose dire scientifique, laisse deviner l’existence d’une chronologie cachée : les fragments dispersés, comparés ligne à ligne, semblent obéir à une structure cyclique.
En croisant certaines annotations d’Abdul al-Hazred avec les calculs de l’astronome Al-Battani (IXe siècle), on observe des coïncidences troublantes : cycles de 2 160 ans, rappelant ceux du zodiaque, mais aussi une modulation à 23 ans — curieuse résonance avec certains “sauts temporels” observés dans les traditions hermétiques.
Ainsi, les “temps convenus” du Necronomicon ne sont pas une suite arbitraire : ils relèvent d’une concordance secrète entre le rythme des étoiles, la respiration de la Terre et la mémoire des hommes. Chaque retour du cycle ouvrirait une “porte” — non pas métaphorique, mais physique — où l’impossible devient possible.
Certains passages (édition “Sussex”, ms. XVIIe siècle) parlent de « la nuit où la lune saigne » : or, une telle expression pourrait correspondre aux éclipses totales de Lune, dont le rythme coïncide presque exactement avec le calendrier des apparitions “d’ombres informes” dans les chroniques d’Innsmouth et d’Arkham.
Je ne prétends pas, bien sûr, que le Necronomicon dise vrai. Mais rappelons que la théorie d’Einstein sur la relativité générale a été vérifiée par une simple éclipse en 1919. Qui nous dit qu’une autre éclipse ne viendra pas un jour vérifier les équations d’Hazred ?
J. Bergier
Paris, 1968

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