Club des Sept Rêveurs
Type : Société
ésotérique onirique (fin XIXᵉ – début XXᵉ siècle)
Lieu : Paris, principalement rive gauche (Montparnasse, Quartier Latin)
Effectif : Sept membres permanents (nombre symbolique, jamais dépassé)
Sources : Témoignages fragmentaires, carnets attribués, mentions dans la
correspondance de mystiques et écrivains fin-de-siècle.
Origines
Le Club des Sept Rêveurs serait né à Paris entre 1895 et 1900, à l’époque où se mêlaient les expériences spirites, les cercles littéraires décadents et les spéculations théosophiques. Sa fondation est attribuée à un écrivain mineur de l’époque symboliste, Henri Desmarets, mais aucune preuve formelle n’en subsiste.
Composition
Le cercle maintenait la règle stricte du « septénaire » :
- Un écrivain, chargé de transcrire les récits de rêves.
- Un peintre, auteur de croquis oniriques.
- Un savant, souvent médecin ou naturaliste, garant d’une approche « rationnelle ».
- Un mystique, issu des cercles occultistes (théosophes, martinistes).
- Un voyageur, censé nourrir le groupe d’impressions lointaines.
- Un médium, qui provoquait ou guidait les songes collectifs.
- Un gardien, figure énigmatique, gardant les archives et tenant le silence lors des réunions.
Activités
Les membres se
réunissaient de nuit, à huis clos, afin de comparer leurs songes consignés dans
des carnets reliés de cuir noir. Ils recherchaient les points communs,
les « récurrences », et tentaient de dresser une cartographie des Contrées
du Rêve.
Des témoignages évoquent :
- des visions de cités cyclopéennes sous des lunes jumelles,
- des créatures évoquant les Maigres Bêtes de la Nuit,
- des mentions récurrentes de Kadath l’Inconnue.
Liens avec le Mythe
Certaines
traditions occultes associent les Sept Rêveurs à des tentatives de franchir les
seuils menant aux Contrées du Rêve. Des fragments de leurs carnets décrivent
des toponymes propres à l’univers lovecraftien : Ulthar, Dylath-Leen, Pnath.
Les Bulletins Wilmarth (vol. III, 1937) signalent l’existence de trois
feuillets conservés dans une collection privée bordelaise, contenant une
invocation à Nyarlathotep rédigée en français et en latin mêlés.
Déclin et disparition
Entre 1907 et
1912, plusieurs membres disparurent sans explication. Les journaux de l’époque
mentionnent deux suicides et une disparition mystérieuse dans la Manche. Le
Club cessa toute activité connue en 1912.
Des rumeurs persistantes suggèrent que le « gardien » aurait survécu plus
longtemps et dispersé les archives dans divers fonds privés européens.
Compte rendu de la séance du 17 février 1901
Lieu : Appartement
discret, Rue des Écoles, Paris
Présents :
- Desmarets (écrivain)
- Morel (peintre)
- Dr. L. Hutin (médecin)
- Frère Arnaud (mystique)
- S. Valadier (voyageur)
- Mlle Orsel (médium)
- Le Gardien (identité non notée)
Préambule
La réunion débute à 23h15, les volets clos et les lampes couvertes d’abat-jour rouges. Chacun dépose sur la table son carnet de songes, écrit à l’encre bleue ou brune. Le Gardien dispose devant lui une boîte scellée, qu’il ne touche pas de la séance.
Témoignages des rêves
- Desmarets lit un passage décrivant une cité aux murs d’onyx, au centre de laquelle s’élève une tour sans fenêtres. Les marches qu’il gravit s’enroulent à l’infini mais ne débouchent jamais sur une salle supérieure.
- Morel présente une esquisse d’un paysage marin : une côte hérissée de statues cyclopéennes dont les yeux vides reflètent une lune double.
- Dr. Hutin rapporte un rêve de dissections impossibles : des créatures au corps humain mais au sang noir, qui « sifflent » lorsqu’on les ouvre.
- Frère Arnaud évoque une rencontre avec un homme vêtu de soie noire, portant mille visages changeants. Le nom de Nyarlathotep est murmuré sans être écrit.
- Valadier parle d’un port étrange où des navires de pierre accostent sans jamais lever leurs voiles
.- Mlle Orsel, en transe, confirme avoir perçu les mêmes « navires » lors d’un de ses états médiumniques, précisant qu’ils amenaient « des passagers qui ne marchent pas mais glissent ».
Manifestation
À minuit, une synchronie est constatée : trois membres décrivent avoir rêvé la même nuit de Kadath l’Inconnue. Les carnets sont comparés et présentent des symboles similaires (spirales, étoiles noires).
Un silence pesant s’installe lorsque la médium, les yeux clos, murmure :
« Nous ne sommes pas seuls… Ils nous regardent à travers les voiles du sommeil. »
La lampe vacille, comme soufflée par un courant d’air inexistant.
Clôture
Le Gardien se lève, range les carnets dans la boîte scellée, et prononce la formule de fermeture :
« Que le rêve demeure dans la nuit, que la veille reprenne ses droits. »
La séance s’achève à 1h07. Les participants se dispersent en silence, certains blêmes, d’autres fébriles.
Merci à Natacha et à Samantha pour leur participation.








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