Dossier : La disparition d’Ambrose Bierce (1913-1914)
Source : Archives apocryphes de l’Encyclopedia Occultae – Volume XI, “Écrivains et énigmes”
1. Dernières lettres connues
- 26
octobre 1913, Washington D.C.
Bierce quitte les États-Unis après avoir réglé ses affaires. Lettre à une amie :
« Je pars bientôt pour le Mexique. La guerre civile me fascine : c’est la seule chose qui mérite encore l’attention d’un vieil homme désabusé. » - 6
novembre 1913, El Paso
Il traverse la frontière. Un témoin (journaliste américain) rapporte : « Bierce semblait animé d’une énergie morbide, comme s’il cherchait une fin à la hauteur de son cynisme. » - 26
décembre 1913, Chihuahua
Lettre à sa secrétaire :
« Je pars demain pour une destination inconnue. »
Ce fut son dernier écrit authentifié.
2. Témoignages contradictoires
- Ojinaga, janvier 1914 : certains prétendent qu’il aurait été fusillé par les fédéralistes lors de la prise de la ville par Pancho Villa.
- Sierra Madre, 1914 : une rumeur persistante affirme qu’il se serait enfoncé dans le désert, seul, pour “disparaître volontairement”.
- Durango, 1915 : un prêtre raconte avoir confessé « un vieil Américain aux yeux d’acier » qui aurait parlé de « la beauté du néant ».
3. Hypothèses occultes
Certains cercles ésotériques ont interprété la disparition de Bierce comme une initiation ultime :
- La “marche vers l’invisible” : pour les rosicruciens américains, Bierce aurait cherché à se fondre dans l’inconnu, refusant la mort banale.
- Le “passage mexicain” : selon une note apocryphe attribuée à l’occultiste Paschal Beverly Randolph, le désert mexicain serait un lieu de “porte”, où certains initiés choisiraient de disparaître.
- Hypothèse lovecraftienne : dans une correspondance fictive (inventée par des amateurs tardifs), Lovecraft lui-même aurait suggéré que Bierce « avait rejoint les contrées du Rêve dont il parlait sans le savoir ».
4. Coupures de presse (1914-1915)
El Paso
Gazette – 12 janvier 1914
“Ambrose Bierce, le célèbre satiriste, aurait péri à Ojinaga. Aucune
dépouille n’a été identifiée. Certains soldats affirment avoir vu un vieil
homme marcher calmement vers les fusils ennemis.”
The San
Francisco Call – 17 mars 1914
“Aucune certitude sur la mort de Bierce. Les témoins divergent. L’écrivain,
moqueur jusqu’à l’extrême, aurait-il orchestré sa propre disparition ?”
Occult Review
– Londres, août 1915
“Ambrose Bierce ne serait pas mort au Mexique. Selon des sources
ésotériques, il aurait rejoint une fraternité secrète et poursuivrait, sous un
autre nom, ses méditations sur le néant.”
5. Conclusion des archivistes
La disparition de Bierce demeure insoluble. Elle correspond trop parfaitement à son personnage : cynique, ironique, fasciné par la mort et l’absurde. Sa fin – volontairement obscure – est en elle-même une œuvre d’art noire.
Dans l’Encyclopedia Occultae, Bierce est classé parmi les “Disparus volontaires”, aux côtés de Nicolas Flamel, de l’explorateur Percy Fawcett ou du mystique Apollonius de Tyane.

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