OBSERVATIONS SUR QUELQUES RÉGIONS DE L’AFRIQUE
(Sir Wade Jermyn, Londres, 1765 — tirage privé)
I. Auteur
- Sir Wade Jermyn (1714-1781) : antiquaire anglais, voyageur et érudit dilettante.
- Issu d’une famille aristocratique du Suffolk, il entreprit plusieurs expéditions en Afrique de l’Ouest au milieu du XVIIIᵉ siècle.
- À son retour, il fit publier en 1765, à frais d’auteur, un recueil de notes et réflexions sous le titre Observations on Several Parts of Africa (traduit en français par Observations sur quelques régions de l’Afrique).
- L’ouvrage fut aussitôt jugé fantasque, et son auteur discrédité par la Royal Society.
II. Contenu supposé
- Descriptions géographiques : notes sur les côtes de Guinée, le Bénin et l’arrière-pays forestier.
- Croyances locales : mention de cultes dédiés à des entités simiesques et monstrueuses, considérées comme ancêtres ou divinités.
- Ruines anciennes : récit de structures mégalithiques et souterraines découvertes en brousse, dont les indigènes refusaient de s’approcher.
- Théorie scandaleuse : Jermyn affirma que certaines peuplades descendaient d’une race préhumaine hybride, mi-humaine, mi-simiesque, qu’il reliait à une antiquité antédiluvienne.
- Ces passages furent violemment attaqués par ses contemporains, considérés comme délirants et injurieux.
III. Réception et scandale
- L’ouvrage circula très peu : la plupart des exemplaires furent retirés de la vente, certains détruits.
- Sir Wade Jermyn fut interné quelques années plus tard pour troubles mentaux, après avoir soutenu publiquement la véracité de ses hypothèses.
- Son nom devint synonyme d’érudition dévoyée et d’excentricité scientifique.
IV. Postérité et influence
- L’ouvrage tomba dans l’oubli, mais des fragments en subsistent dans certaines collections privées (notamment aux Archives Orne de l’Université Miskatonic).
- Il est parfois cité en marge de bibliographies occultes, aux côtés du Necronomicon ou du De Vermis Mysteriis.
- Les thèses de Jermyn sont souvent rapprochées de la dégénérescence héréditaire évoquée dans la nouvelle The Rats in the Walls (1923), où la famille Jermyn est maudite par une ascendance monstrueuse.
V. Symbolisme
- L’ouvrage illustre la peur des origines obscures de l’humanité.
- Il mêle ethnologie, antiquarisme et spéculation monstrueuse, brouillant volontairement les frontières entre science et cauchemar.
- Il annonce l’une des grandes thématiques lovecraftiennes : la révélation que l’homme est issu non pas d’un dessein noble, mais d’un héritage monstrueux et inhumain.
VI. Références croisées
- Necronomicon (Alhazred) : rapprochements cosmogoniques avec des races préhumaines.
- Fragments Pnakotiques : mention de lignées antédiluviennes dans les Contrées du Rêve.
- De Vermis Mysteriis (Prinn) : notes sur les créatures simiesques des forêts anciennes.
- Wilmarth, Albert N., Catalogue of Unwholesome Books (Arkham, 1929).
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Notice rédigée pour l’Encyclopedia Occultae
Section : Voyageurs, antiquaires et textes proto-anthropologiques
Merci à Natacha et à Samantha pour leurs contributions.



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