samedi 13 septembre 2025

VOGUE EN PAIX, VIEIL OURS ; RIP PHILIPPE WARD

 


J’ai rencontré Philippe Laguerre à la fin des années 80.   

 

 


 

 

C’était la belle époque du fandom français et nous nous sommes immédiatement trouvé un point commun : Lovecraft. C’est à ce moment qu’il s’est mué en Philippe Ward, et fort de ses jeunes compétences en informatique, il a rapidement aboli les distances physiques qui nous séparaient – moi à Nantes, lui à Pamiers- en lançant un ancêtre du web, le fameux 36.15 Miska sur minitel. Nous sommes nombreux à y avoir fait flamber nos notes téléphoniques. 

 

 


 

Mais le support papier restait pour toi irremplaçable, et il nous a donné une première bibliographie de HPL et un recueil de nouvelles inspirées du maître qu’il avait puisées (et traduites) dans des revues américaines. L’écriture était sa passion, et je me souviens des heures passées dans le TGV à corriger son premier roman, Artahé, fasciné par ce dieu-ours pyrénéen sorti de son imaginaire. Écrivain dans l’âme, il ne lui restait plus qu’un pas à franchir  pour rentrer dans le milieu de l’édition. Et c’est de sa rencontre avec Jean-Marc Lofficier qu’est né ce projet fou, celui poursuivre la défunte collection « Fleuve Noir » sous le label clin-d ’œil de « Rivière Blanche ». Cela donnera une œuvre colossale, mettant en scène de jeunes plumes talentueuses ou ressortant de l’oubli des Grands Anciens » des années 50-60. J’avais souvent l’occasion de le rencontrer lors des salons organisés par le milieu. Il fréquentait aussi nos « Journées du Livre et de l’Étrange » que j’animais à Rennes-le-Château avec mon fils, tout en participant à certaines des légendaires « Mission Scientifiques » de l’ODS, lorsqu’elles se déroulaient dans le Sud de la France. 

 

 


 

 

Philippe était un homme chaleureux, toujours au service de l’autre, et faisant preuve d’une modestie qui mettait immédiatement à l’aise. Et si l’on ajoute qu’il était un bon vivant et gérait une cave somptueuse, on aura complété le portrait de celui qui possédait des chaussons en peau d’ours.

 

 


 

 

Philippe, tu nous manques déjà, mais je sais que tu vas retrouver tes frères cathares, les esprits du pays basque, la belle Marylin Monroe qui t’avait inspiré un superbe roman, et tous « tes copains » qui t’ont précédé sur le chemin des étoiles.

 

Toutes mes condoléances à ta sympathique épouse, à ton fils le photographe et à tous tes proches.

 

Ciao l’Ami !

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