Ceux qui se terrent dans les tréfonds (Brian Lumley, 1974, in L’Abominable Cthulhu, Fleuve Noir 1995) est une reprise de Rempart de Béton (cf 1969), complété pour en faire un mini-roman.
Rappel :
Avec Le Rempart de Béton (1969, Cement Surroundings, Bouquins T II), Brian Lumley nous offre une nouvelle très classique, mettant en scène l’archéologue Amery Wendy-Smith de retour d’une expédition en Afrique qui l’a manifestement beaucoup marquée. Il invite son neveu dans sa maison isolée dans les marais du Yorkshire pour partager avec lui son aventure et ses inquiétudes. La mission visait à retrouver une cité soi-disant légendaire dont il est fait état dans les Fragments de G’harne, ouvrage dont il avait fait la traduction. Il en est rentré avec une nouvelle passion, la sismographie, se dotant de l’appareillage nécessaire pour traquer le moindre mouvement affectant le sous-sol ; il a ramené également deux magnifiques sphères nacrée recouvertes d’inscriptions étranges. Ses coéquipiers ont tous disparus, et, interrogé sur le sujet, il murmure des propos incompréhensibles, faisant allusion à Shudde-M’ell et à Cthulhu. Il évoque des sacrifices monstrueux qui sont cités dans les Fragments, mais aussi dans les Manuscrits Pnakotiques. Le neveu découvre du reste dans sa bibliothèque une importante collection de livres inquiétants, comme le Cthaat Aquadingen, le Culte des Goules et les Notes sur le Necronomicon de Feery. Et il entend régulièrement venant de la chambre de son oncle une mélopée bizarre :
Ce’haiie, ep-ngh, fl’hur G’harnr fhtagn
Ce’haiie fhtagnngh ShuddlM’ell
Hai G’harne orr’e ep fl’hur,
Shuddle-M’ell incan-icanicas jl’hur orr’e G’harne
L’agitation du sismographe sème la panique chez sir Amery qui avoue qu’il s’est passé des choses horribles dans la Cité de G’harne et que des créatures sans nom ont décimé l’expédition. Depuis son retour, il se sent traqué par des choses ensevelies qui le recherchent. De retour d’une expédition en ville, le neveu retrouve le manoir complètement écroulé. Mais dans ce qui fut sa chambre, il remarque un trou, avec le sentiment que la maison a été aspirée de l’intérieur par cet orifice. La police lui remettra une lettre de sir Amery dans laquelle il explique être traqué par Shuddle-M’ell. Les deux globes qu’il a ramenés étaient des couveuses renfermant les rejetons de ce Grand Anciens, rejetons qu’il a grillés sous son cigare….
On est loin de l’horreur cosmique lovecraftienne et on flirte plutôt avec le gros gag !
La saga continue avec nos deux occultistes préférés, Titus Crow et Henri de Marigny, avec l’assistance de la fondation Wilmarth et de son actuel dirigeant, Wingate Peaslee de l’université de Miskatonic. Les œufs de la monstruosité sont sur le point d’éclore, sous la surveillance de leur géniteur. D’où des tremblements de terre en tous genres, en Angleterre, sur une plate-forme pétrolière, en Amérique Latine ou…. sur la lune. Les grands moyens seront déployés pour détruite ces horreurs, jusqu’au recours à l’arme atomique. Sans aucune certitude quant à l’éradication totale de l’engeance maudite. Ce western cthulhuesque se terminera par la disparition de nos deux compères dans l’horloge magique de Crow.
Bon, tout cela est un peu caricatural, mais j’ai de la sympathie pour la façon dont Lumley s’est emparé du Mythe et en a fait une réalité de « fiction au premier degré » en intégrant toutes ses composantes et en les complétant par ses propres créations, par exemple sa bestiole au nom charmant de Shudde-M’ell, sa fondation Wilmarth et de nombreux livres maudits dont le Chaat Aquadingen (Cf 1994)



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