Le fantastique ou Peut Être de Patrice Allart. Editions de L’œil du Sphinx, 36-42 rue de la Villette, 75019 Paris – France.
La collection Angoisse éditée par Fleuve Noir dès 1954 a marqué la littérature populaire qui resurgit après le deuxième conflit mondial. En vingt ans, jusqu’en 1974, elle proposa 261 volumes de littérature majoritairement fantastique à ses lecteurs, avant que le fantastique ne trouve réellement son lectorat, dans les années 80. Si le fantastique dominait la collection, des romans policiers étranges et quelques ouvrages de SF firent partie de la collection, pourvu que l’angoisse soit au rendez-vous.
L’essai, très étayé comme toujours avec Patrice Allart, nous permet de mesurer l’ampleur du travail éditorial conduit pour cette collection, devenue culte, qui fut méprisée, qualifiée de commerciale, avant d’intéresser les études universitaires.
Après une bibliographie rassemblant les romans de la collection et leurs rééditions, Patrice Allart présente chronologiquement et de façon souvent détaillée les auteurs d’Angoisse. Certains opèrent sous pseudonymes et restent non identifiés comme Patrick Svenn, éventuellement Frédéric Dard, mais rien n’est certain. D’autres pseudonymes pourraient dissimuler Frédéric Dard qui fut un auteur prolifique chez Fleuve Noir. L’usage du pseudo était courant, particulièrement chez les auteurs connus par ailleurs. Il y avait peu de séries dans cette collection, quatre seulement précise Patrice Allart : Frankenstein de Benoît Becker, Mme Atomos d’André Caroff, Méphista de Maurice Limat et Léonox de Paul Bérat.
Une troisième partie interroge l’héritage de la collection Angoisse. Les héritiers sont nombreux, notamment quand le cinéma est venu renforcer l’attrait pour le fantastique d’épouvante. Outre Fleuve Noir, de nombreux éditeurs s’intéressèrent au secteur : Robert Laffont, Jacquier, Galliera, Denoël, entre autres.
En annexe, Patrice Allart introduit plusieurs sujets liés : Les comics pocket d’Angoisse, la filmographie du Fleuve Noir Angoisse, la bibliographie officielle de Frédéric Dard, le prix Masterton, et des filmographies sélectives, Frankenstein, Dracula, et autres.
C’est tout un genre qui revit dans ce livre avec une spécificité pour cette collection que cerne Patrice Allart en quelques mots :
« C’est finalement d’une certaine conception du fantastique qu’il sera question, pas seulement le fantastique qui ne s’affiche pas, cartésianisme français oblige, mais aussi celui qui inspire l’angoisse plutôt que l’horreur, qui joue sur l’atmosphère plutôt que le choc visuel. »

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