🪰 Le Dr Henry Moore et le traité “Diptères d’Afrique Centrale et du Sud”
(Source : H. P. Lovecraft & Hazel Heald, “Winged Death”, 1932 – Weird Tales, mars 1934)
I. Contexte narratif
Le récit se
présente sous la forme du journal personnel du Dr Thomas Slauenwitt,
médecin tropicaliste en Afrique du Sud.
Le ton est réaliste, quasi scientifique, jusqu’au moment où la haine entre
deux chercheurs fait basculer le récit dans l’horreur.
Deux hommes brillants, liés par la recherche sur les fièvres africaines :
- Dr Thomas Slauenwitt, l’auteur du journal ;
- Dr Henry Moore, collègue, rival et usurpateur présumé de ses travaux.
Moore aurait publié un volumineux traité intitulé :
Diptères
d’Afrique Centrale et du Sud
(Londres, 1925 ; in-folio, 482 pp, planches gravées).
Cet ouvrage imaginaire est décrit comme une référence absolue sur les mouches tropicales, les glossines et moustiques vecteurs des maladies humaines, avec des descriptions “si précises qu’elles semblent nées d’une familiarité monstrueuse avec les insectes eux-mêmes”.
II. Le contenu du livre (tel qu’évoqué dans le texte)
Le Diptères d’Afrique Centrale et du Sud est présenté comme un ouvrage scientifique d’entomologie médicale, comprenant :
- des classifications inédites de mouches carnivores ou hématophages ;
- l’étude de “formes transitoires” entre diptères et lépidoptères ;
- des observations anatomiques “incompatibles avec toute logique zoologique connue”.
Slauenwitt,
jaloux et persuadé que Moore a plagié ses notes, décrit dans son journal le
style de l’ouvrage comme “trop précis pour être humain”.
Certains lecteurs lovecraftiens ont interprété cette phrase comme une suggestion
que Moore aurait pactisé avec des forces non naturelles — peut-être des
entités insectoïdes “du Dehors”.
III. Le drame
Dans un élan
de vengeance scientifique, le Dr Slauenwitt envoie à Moore un lot d’insectes
tropicaux génétiquement modifiés (ou du moins, infectés par une fièvre
exotique) : des mouches tueuses porteuses d’un venin paralysant.
Mais ces mouches — échappant à tout contrôle — finiront par infecter le
narrateur lui-même, achevant de sceller la logique lovecraftienne :
Celui qui prétend maîtriser la nature devient sa proie.
IV. Lecture symbolique et mythique
Dans
l’interprétation “odésienne”, le Diptères d’Afrique Centrale et du Sud
peut être lu comme une contrepartie entomologique du Necronomicon :
un traité de science qui touche au domaine du sacré, un texte où la description
biologique devient invocation.
“Celui qui
observe trop longtemps le monde des mouches finit par voir l’ombre du Démiurge
dans leurs ailes.”
(Laboratoire Odésien de l’Impossible, Cahier VII : “Les entités insectoïdes
du Mythe”, 2017)
Le parallèle est évident avec d’autres savants dévoyés :
- Herbert West (la vie artificielle),
- Pickman (l’art monstrueux),
- Wheeler (la matière pétrifiée),
- et ici, Moore et Slauenwitt (la biologie pervertie).
V. Éléments bibliographiques fictifs
Henry Moore, Diptères
d’Afrique Centrale et du Sud, Londres, Société Royale d’Entomologie, 1925.
— 1 vol. in-folio, 482 pp., 14 planches hors texte, atlas de distribution.
— Tiré à 250 ex. numérotés.
— Considéré comme “disparu” après 1930 ; un seul exemplaire aurait été signalé
à l’Université du Natal (fonds non consultable).
VI. Hypothèse symbolique (Hermetica Odésiensis)
Le “livre des
mouches” est l’image inversée du “livre des morts” : chaque espèce y porte une
parcelle de la conscience déchue de son créateur.
(H.O., Livre V, § 14)



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