Le Professeur Charles Hapgood est un personnage fascinant — à la frontière du savant visionnaire et de l’hétérodoxe complet. Il a profondément marqué la pensée “alternative” du XXᵉ siècle, notamment par ses théories géographiques et historiques que Lovecraft lui-même aurait pu juger « troublantes dans leurs implications cosmiques ».
📘 Charles Hutchins Hapgood (1904 – 1982)
🎓 Parcours académique
Né en 1904 à
New York, Hapgood étudie à Harvard University, où il obtient un diplôme
d’histoire. Il enseignera ensuite la géographie et l’histoire des civilisations
à Keene State College (New Hampshire).
À ses débuts, rien ne laissait présager qu’il deviendrait une figure majeure
des théories géographiques non conventionnelles. C’est pourtant au contact de
ses étudiants, vers 1952, qu’il commence à s’intéresser à des anomalies
cartographiques et géologiques inexpliquées.
🌍 Théories principales
1. Le déplacement de la croûte terrestre
Dans son livre
majeur Earth’s Shifting Crust (1958), préfacé par Albert
Einstein, Hapgood défend une idée audacieuse : la croûte terrestre
glisserait périodiquement sur le manteau, déplaçant les continents en bloc.
Ce n’est donc pas la dérive lente des plaques (comme le veut la tectonique
moderne), mais un basculement soudain de l’écorce, provoqué par
l’accumulation de glace aux pôles et un déséquilibre gravitationnel.
🌡️ Cela expliquerait selon lui pourquoi certaines zones, naguère tempérées, sont aujourd’hui gelées — notamment l’Antarctique, qui aurait jadis abrité une civilisation avancée.
2. Les cartes anciennes de Piri Reis
Dans Maps
of the Ancient Sea Kings (1966), Hapgood analyse les fameuses cartes
de Piri Reis (datées de 1513) et d’autres documents cartographiques
anciens.
Il y voit la preuve que des cartographes préhistoriques connaissaient la
topographie complète de la Terre, y compris les côtes antarctiques sans glace.
Cette idée nourrit la thèse d’une civilisation antédiluvienne,
antérieure à toutes les cultures connues — thème cher à la mythologie
lovecraftienne.
📜 Hapgood parle d’une “source cartographique originelle” — qu’il appelle parfois la civilisation-mère atlante.
3. Les civilisations disparues et la mémoire géologique
Son dernier ouvrage, The Path of the Pole (1970), synthétise ses hypothèses :
- Le pôle Nord aurait occupé successivement quatre positions différentes au cours des 100 000 dernières années.
- Ces déplacements auraient provoqué des cataclysmes planétaires (engloutissement de continents, migrations subites de peuples).
- Les grandes traditions religieuses — déluge, Âges d’Or, cataclysmes — en seraient des souvenirs déformés.
“La mémoire du globe est inscrite dans la mémoire des mythes.” — C. Hapgood
🧊 Hapgood et Lovecraft : convergences troublantes
Même si Hapgood n’était pas un auteur de fiction, ses idées résonnent puissamment avec At the Mountains of Madness :
- L’Antarctique comme berceau d’une civilisation oubliée.
- Les cycles de destruction planétaire.
- Les archives cartographiques d’une intelligence antérieure à l’humanité.
Certains ésotéristes (et même quelques chercheurs amateurs) ont vu en Hapgood une sorte de “prophète scientifique du Mythe de Cthulhu”, ses théories rejoignant par inadvertance la cosmologie lovecraftienne.
🧩 Postérité
- Einstein avait reconnu que Hapgood proposait “une idée valable, même si spéculative”.
- Ses ouvrages sont encore cités par Graham Hancock, Rand Flem-Ath, ou Erich von Däniken, qui ont repris ses arguments dans le cadre de l’Atlantide et des “civilisations mères”.
Dans la littérature ésotérique, Hapgood est parfois évoqué comme un “gardien involontaire” des secrets antarctiques —
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