Mardi 25 octobre 2011
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Les crânes de cristal ne seraient pas mayas mais allemands
Des artisans allemands revendiquent la fabrication des crânes de cristal alors qu’il a toujours été de notoriété publique que ces mystérieux vestiges nous venaient de la culture maya,
selon un article du Spiegel. La plupart des archéologues reconnaissent désormais cette nouvelle paternité.
Wilfried Rosendahl, archéologue à Mannheim est allé à Idar-Oberstein, en Allemagne, à la découverte des véritables
ateliers où sont taillés ces crânes de cristal en secret depuis une décennie. Il a rencontré Michael Peuster, lapidaire qui a taillé récemment un crâne dans le cristal, désormais exposé au musée de Reiss-Engelhorn de Mannheim.
Peuster
et son parrain ont rassemblé l’histoire de ces objets mystérieux. Il y a
en fait des siècles que des
artisans travaillent secrètement à Idar-Oberstein, dans les
montagnes allemandes d’Hunsrück, connues au XIXe siècle pour être
l’Eldorado des tailleurs de cristal.
Aujourd’hui
encore, c’est le secret qui entoure les lapidaires de cette région qui
assure leur succès. Car ils
travaillent secrètement pour les plus grandes marques comme Cartier
ou des commandes privées comme pour l’ancien roi de Thaïlande Bhumidol
par exemple.
Des preuves montrent également qu’il est peu probable que les artistes précolombiens (avant
1492) d’Amérique centrale aient pu
fabriquer des sculptures en cristal si détaillées, à partir d’outils
en pierre, en bois, en cuivre ou en étain. Des études remontant à il y a
quelques années, ont décelé dans ces crânes de
cristal des techniques de fabrication que les lapidaires ne
maîtrisent que depuis 150 ans.
Un
article de USA Today de 2008 raconte une expérience dans ce sens
réalisée par Mac Laren Walsh, anthropologue,
spécialiste des antiquités précolombiennes. Il a observé au
microscope des crânes de cristal achetés par le British Museum pour 950
dollars en 1891 et du Quai Branly et a conclu qu’il ne pouvait pas s’agir de pièces
anciennes car les montures lapidaires étaient relativement modernes.
Pourtant,
jusqu’à aujourd’hui, la plupart de savants s’accordaient sur leur
provenance Maya ou Aztèque et les musées
les plus connus –musée d’histoire naturelle de Washington, musée du
Quai Branly de Paris– les exposaient jusqu’à il y a quelques années en
tant que tels, selon l'article du Spiegel.
Rosenthal
explique les raisons qui ont permis à ces erreurs sur la provenance des
crânes de cristal de circuler
pendant des années. En réalité, ce n’est qu'au XIXe siècle que la
culture Maya est devenue à la mode et des antiquaires pas très sérieux
–comme Eugène Boban à Paris– se sont précipités sur ces
vestiges, sans avoir de bonnes connaissances et sans être sûrs de
leur provenance mexicaine. Ce fut donc aussi un terrain propice aux
charlatans et fraudeurs en tous genres.
Cette
découverte vient dévoiler un peu l’origine jusqu’alors obscure de ces
nombreux crânes de cristal, qui
alimentait mythes et légendes. Certains ésotériques leur prêtent des
forces extraterrestres: selon le calendrier maya, la fin du monde est
programmée le 21 décembre 2012 , et seul le rassemblement de 13 de ces crânes permettrait de
l’éviter.
Photo: crâne de cristal puuikibeachvia Flickr CC License by
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