vendredi 9 décembre 2011

NOCES DE SANG DANS LA CAUSE LITTERAIRE

Noces de sang à Bucarest, Rémi Boyer

Noces de sang à Bucarest, Les Editions de l’œil du Sphinx (coll. Les Insomniaques d’Innsmouth) 317 p. 20 €
Ecrivain(s): Rémi Boyer

Noces de sang à Bucarest, Rémi Boyer

Un roman qui s’apprécie selon plusieurs niveaux de lecture, qui connote plusieurs genres, complémentaires et à la fois hiérarchisés.
Le cinéma, dans les découpages scénaristiques de l’écriture, dans des scènes qui pourraient être autant de plans et cadrages, dans certains personnages, en particulier féminins, qui ne sont pas sans rappeler Kill Bill et autres héroïnes tarantinesques.
La littérature populaire, avec d’incessants rebondissements, un suspense remis d’une page l’autre comme dans un feuilleton, un sens aigu de l’ellipse. Littérature populaire qui se décline en autant de sous-catégories, scientifique merveilleux, espionnage, aventures… On pense à Gustave Le Rouge, Maurice Renard, le Capitaine Danrit…
La littérature gothique et le thème du vampire. Mais thème remanié dans une Roumanie post-Ceausescu, où passent encore les malfaisances de la Securitate, où les messes rouges et le sang, serait-ils toujours  associés à la quête de l’immortalité, se renouvellent en expériences génétiques, en recherches sur la post-humanité et la surhumanité : s’il en est, un vampirisme technicien et scientifique.
L’occultisme, avec des sociétés secrètes, Conférence OuestDrakul Code… dont la récurrence inventerait presque une poétique de la conspiration ; avec le motif du livre maudit ou apocryphe, lesChroniques Draconiques, lequel renvoie à Lovecraft et aux considérations de Jacques Bergier ; et maintes alchimies internes en relation avec des magies orientales aussi obscures que formidables.
Reste à savoir si cet occultisme est décor ou s’il trame un ésotérisme « véritable », quelque voie initiatique. Les plus sagaces y sauront répondre.
Noces de sang à Bucarest est un roman parfaitement enthousiasmant. Et s’il est échevelé, il l’est comme un foisonnement, une excentricité maîtrisée.

Arnaud Bordes

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